14 mars 2019
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Carole Brandon et al., « Facebook : cartographie d’espaces-temps flottants, à partir de l’analyse de la performance #24h-odyssey », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.0238c8...
Avec cette œuvre, dans le cadre de ce colloque HYPERURBAIN 6, art et ville postnumérique, nous proposons d’interroger d’une part les espaces particuliers entre les superpositions des cartographies possibles: entre réalité et fiction, entre emboitement et extension, entre machine et corps. Ce qui nous intéresse ici est le rôle joué et détourné de Facebook : d’un côté dans une communication dépendante (Ulysse ne connaît pas la carte à l’avance et le mur est son seul moyen de communication) ; d’un autre côté, Facebook joue le rôle d’enregistreur indispensable d'inscription des traces de la performance, guide et espace de rencontres. Ainsi, en confrontant deux espaces très différents, démultipliés chacun dans des logiques opposées (emboitement et extension), nous interrogeons ce qui se situe entre et dont Facebook conditionne les relations et les oppositions. D’autre part, cette même logique de confrontation peut aussi être abordée de point de vue temporel. Si les espaces, en tant que cadres de la relation et en tant que supports d'inscription, se confondent et s'imbriquent pour retracer une cartographie discordante, les différents temps conditionnent ces assemblages. La circonscription de la performance dans les limites des 24h rend possible sa réalisation puisque ce cadrage projette une conscience temporelle qui, bien que fictive, permet de saisir la matière du temps par couches significatives (dans le sens de matter of time). Semblable au débobinage des rouleaux de tissu, le déroulement du temps se réalise lors d'événements divers : l'histoire originelle, l'écriture homérique, la réécriture sur les bandes, sur le mur Facebook, sur le sol de la ville. À chaque lieu, une temporalité raisonne en correspondance, déterminant les flux et les rythmes et cartographiant les espaces. Nous pouvons en citer pour le moins trois de ces temps à commencer par celui du feed, qui obéit à une présupposition de continuité cadencée et toujours processuelle, dépendante des lieux de réalisation ; ensuite celui du live, qui imite une immédiateté aplatie sur l'écran et partagée 'en temps réel' ; puis celui du post, qui est censé rendre compte d'une expérience dans le temps (compter?) par morceaux de mémoire. En outre, si Ulysse avance de manière à la fois intermittent et ininterrompu, Pénélope 'dure' avec les intermittences et les constances qui sont les siennes, la rencontre des deux étant délégué à l'outil Facebook qui se charge de l'articulation. Les fissures, les décalages et les insuffisances dans la représentation de la relation entre les deux rendent possible la sculpture du récit. La performance même existe justement dans ces discordances où elle creuse son espace-temps propre et l'étire, le cartographie, et le rend habitable. Enfin, afin que les spectateurs puissent expérimenter en live ces hybridations particulières d’espaces-temps via nos machines et réseaux connectés, pour ce colloque nous proposons une présentation particulière de notre projet qui rejouera les 'flottements' questionnés. analyse d'une performance réalisée avec facebook dans l'espace public autour de l'odyssée d'Ulysse