Littérature et catégorisation de la réalité. La véridiction à l’épreuve du langage et de ses formes1

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18 juillet 2024

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Georice Berthin Madébé et al., « Littérature et catégorisation de la réalité. La véridiction à l’épreuve du langage et de ses formes1 », Revue Actes Sémiotiques, ID : 10.25965/as.8691


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Résumé Fr En

Lorsqu’on se réfère à la notion de véridiction dans l’analyse sémiotique littéraire, le référent n’est jamais loin. D’un côté, le discours prend la réalité qu’il reproduit pour modèle absolu. De l’autre, il se présente comme son propre centre de référence en développant diverses stratégies de faire croire être vrai. Dans les deux cas, il doit proposer un contrat de véridiction fondé sur un faire croire auquel se soumet l’énonciation. L’étude du roman Au bout du silence de Laurent Owondo donne lieu à une réflexion révélant dans quelles conditions la véridiction littéraire se meut en une épistémologie propre modifiant à l’occasion notre perception de ce que sont le sens, le langage et la réalité référentielle. Cet article propose donc de renouveler deux des concepts majeurs de la sémiotique greimassienne : les concepts de véridiction et de vérité, cette transformation étant rendue possible par l’ouverture de la sémiotique aux autres disciplines. Ici, les sciences cognitives avec lesquelles on peut voir comment l’énonciation transforme la réalité en « matière » tensive. L’interprétation sémiotique de ce phénomène désigné substantialisation permet d’imaginer un environnement épistémologique dans lequel la conception de la vérité littéraire se confond avec des simulacres sensibles de la réalité produits non plus des combinaisons élémentaires ou complexes du discours, mais émergés des formes qu’il peut prendre.

When we refer to the notion of veridiction in literary semiotic analysis, the referent is never far away. On the one hand, the discourse takes the reality it reproduces as its absolute model. On the other hand, it presents itself as its own reference center by developing various strategies to make people believe to be true. In both cases, it must propose a contract of veridiction based on making believe to which the enunciation submits. The study of the novel Au bout du silence by Laurent Owondo gives rise to a reflection revealing under what conditions literary truth moves into its own epistemology, occasionally modifying our perception of what meaning, language and referential reality are. This article therefore proposes to renew two of the major concepts of Greimassian semiotics : the concepts of veridiction and truth, this transformation being made possible by the opening of semiotics to other disciplines. Here, the Cognitive Sciences with which we can see how enunciation transforms reality into tensive “matter”. The semiotic interpretation of this phenomenon called substantialization makes it possible to imagine an epistemological environment in which the conception of literary truth merges with sensitive simulacra of reality produced no longer from elementary or complex combinations of discourse, but emerged from the forms that it can take.

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