The sense of volume : when sound reflexion make architecture visible Le sens des masses : quand la réflexion des sons donne à voir l’architecture En Fr

Résumé En Fr

If clinical psychology has long investigated human sensory experiences, architectural research is witnessing a growing interest in non-visual senses. This line of inquiry is part of a doctoral study conducted by a clinical psychologist within a research laboratory focused on urban and architectural issues.The "sense of volume" is a colloquial term familiar within the field of visual impairment. Although absent from scientific literature, the capacity most closely related to it is "human echolocation." This ability involves perceiving surrounding surfaces through the human ear's capacity to extract information from sound reflections (Kolarik et al., 2014). Blind individuals can, for instance, follow the edge of a wall, detect a doorway's recess, or navigate around a pole without tactile contact.Being blind myself, I explored, in collaboration with my supervising team, the potential connections between echolocation, predominantly described in experimental “in vitro” studies, and the sense of volume, grounded in the empirical experiences of blind individuals. Anchored in the field of fundamental research, this study aimed to delineate the concept of the "sense of volume," providing a description to better characterize the sensory experience of blind individuals. Ultimately, it also sought to illuminate the interplay between sensory perception and architecture.A qualitative methodology was developed, comprising three experiments conducted with blind participants: a series of semi-structured interviews and two series of commented walking tours performed “in situ.” The method of commented walking tours was originally developed in urban ambiance research to collect dynamic accounts of perception (Thibaud, 2002). These three phases provided access to participants' phenomenal experiences, transcribed into verbatim reports and analyzed using thematic analysis methods.The purpose of this presentation is to share the findings of this qualitative research protocol. These results describe the sense of volume as a perceptual system encompassing the phenomenon of echolocation and enabling echo-acoustic perception of the immediate environment. This perception triggers "quasi-tactile" sensations when approaching surfaces and feelings of enclosure in narrow spaces, engaging the body’s sensory and affective dimensions. The sense of volume exemplifies sensory perception at the intersection of auditory, tactile, and visual modalities, enabling a profound connection to the built environment.

Le sens des masses : quand la réflexion des sons donne à voir l’architectureSi la psychologie clinique investigue la sensorialité humaine depuis longtemps, la recherche en architecture voit se développer un intérêt croissant pour les sens non-visuels. Cette recherche s’inscrit dans un travail de thèse mené par une psychologue clinicienne au sein d’un laboratoire concerné par des problématiques urbaines et architecturales.Le sens des masses est une appellation populaire connue dans le milieu du handicap visuel. Absent de la littérature scientifique, la capacité qui s’en approche le plus est celle d’ « écholocation humaine ». Ainsi, il s’agit d’une aptitude à ressentir les surfaces alentours par une compétence de l’oreille humaine à extraire des informations contenues dans la réflexion des sons (Kolarik et al., 2014). Les personnes non-voyantes parviennent à longer un mur, repérer le creux d’une porte, contourner un poteau, sans contact tactile. Également non-voyante, je me suis interrogée, en collaboration avec mon équipe encadrante, sur les liens qu’il existait entre l’écholocation, essentiellement décrite dans des études expérimentales réalisées « In-vitro » et le sens des masses, provenant de l’expérience empirique des personnes non-voyantes.S’inscrivant dans le champ de la recherche fondamentale, cette étude visait à circonscrire le concept de « sens des masses » pour en proposer une description utile pour mieux qualifier l’expérience sensible des personnes non-voyantes puis, à terme, pour éclairer les liens entre sensorialité et architecture. Une démarche qualitative a été élaborée au travers de trois expérimentations, effectués avec des participants non-voyants : une série d’entretiens semi-structurés et deux séries de parcours commentés, réalisés « in-situ ». La méthode des parcours commentés a été développée, dans le cadre de la recherche sur les ambiances urbaines, pour recueillir des comptes rendus de perception en mouvement (Thibaud, 2002). Ces trois temps permettaient d’accéder à l’expérience phénoménale des participants, transcrite en verbatims et analysée selon une méthode d’analyse thématique.L’objectif de cette présentation est d’exposer les résultats de ce protocoles d’études qualitatives. Ceux-ci permettent de décrire le sens des masses comme un système de perception, incluant le phénomène d’écholocation, et donnant accès à une perception écho-acoustique de l’environnement proche. En étant à l’origine de sensations « quasi-tactiles » à l’approche des surfaces, et de sentiments d’enveloppement dans les espaces étroits, cette perception engage le corps, dans ses dimensions sensorielles et affectives. Le sens des masses illustre une sensorialité à l’intersection des sens auditifs, tactiles et visuels, à même de nous connecter à l’environnement bâti.