En‑visager l’irréparable : entre « droit à l’oubli » et marques de réparation, le masque comme moule d’un cri silencieux.

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29 janvier 2025

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Ève TAYAC, « En‑visager l’irréparable : entre « droit à l’oubli » et marques de réparation, le masque comme moule d’un cri silencieux. », Déméter. Théories et pratiques artistiques contemporaines, ID : 10.54563/demeter.1677


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Résumé Fr En

Cet article envisage, en croisant les points de vue d’une doctorante en Arts plastiques et d’une professionnelle de l’éducation spécialisée, de proposer une étude de cas du film Le cri est toujours le début d’un chant, réalisé par Clémence Ancelin en 2018, en considérant ce documentaire comme une œuvre de réparation. Ce film, réalisé avec et par neuf jeunes placés dans un centre éducatif fermé, raconte le quotidien de ces jeunes multirécidivistes qui ont commis l’irréparable. L’enjeu de cette réflexion est d’analyser et modéliser le milieu de réparation déployé par le film. En présentant les modalités du jeu de masques mis en place par la réalisatrice, nous développerons d’une part la dimension autoréparatrice de la réalisation du film pour les jeunes du cef et, tout autant les forces limitantes (cadre juridique invisibilisant qu’exigent les lois de la protection de l’enfance) que l’usage du masque suscite sur le chemin de la réparation. Nous verrons que la plasticité des masques met en œuvre une poïétique du bricolage invitant à saisir ces derniers en tant que moule d’un cri silencieux. Cette approche mènera à préciser les modalités suivant lesquelles, en transgressant l’organisation des traits du visage, les masques crieurs en‑visagent l’irréparable. Il s’agira, enfin, d’ouvrir la réflexion sur la propension du film Le cri est toujours le début d’un chant à inviter le spectateur à reconsidérer sa posture éthique et politique vis‑à‑vis de ces jeunes et à privilégier un positionnement « au risque de l’autre ».

By crossing a fine art doctoral student and a monitor-educator points of view, this article offers a study of the film Song Always starts with a Cry directed by Clemence Ancelin in 2018, considering it as a reparative work. This film, directed with and by nine young people placed in a close educational institution, tells tells the daily life of these young offenders. The goal of this study is to analyze and model reparation medium deployed in the film. By presenting the game of masks sets up by the director, we will first develop how the film can be considered as a self-reparation work for young people placed. For the young children in care, we will explore masks limiting forces on the road to reparation (for example, placed young people invisibilisation due to minor legal protection). We will see that masks plasticity implies a poietic craft which invites us to consider the masks as a mould of a silent cry. This approach will lead us to question how, in transgressing the facial features organization, crier masks consider the irreparable. We will finally explain how Song Always starts with a Cry invites the viewer to reconsider his politic and ethic positioning in order to prefer an “at the risk of the other” position.

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