La Bibliothèque francophone reçoit Lisette Lombé

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Lombé Lisette, « La Bibliothèque francophone reçoit Lisette Lombé », Octaviana, ID : 10670/1.03ttea


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La bibliothèque francophone reçoit Lisette Lombé, autrice belgo-congolaise pluridisciplinaire et engagée. Elle a publié entre autres quatre livres, La Magie du burn-out (2017), Black Words (2018), Tenir (2019) et Venus Poetica (2020). En 2021, elle remporte un prix littéraire réservé aux écrivaines pour son recueil poétique Brûler, Brûler, Brûler. Une rencontre littéraire préparée par les étudiant-es de la licence Création littéraire écritures du monde, dans le cadre d’un cours de MM. Méhat et Simasotchi-Bronès. ***  Pour Aller + Loin Dans les rayons de la  BU : - Brûler, brûler, brûler (Ed. L'iconoclaste, 2020) :        ● BU – Saint-Denis |  Magasin 1  | 737908 Retrouvez en plus également sur :      - France culture : cette rencontre "Tous poètes et la péosie partout !" avec Lisette Lombé     - France culture : Lisette Lombé, poétesse du pouls du monde      - Hypothèses : l'interview "Pas de poésie sans engagement" (Revue Continents manuscrits:  Générique des textes littéraires Afrique, Caraïbe, diaspora)      - Le site personnel de Lisette Lombé Citations Vivement que tu puisses recevoir mes cajoleries pour ce qu’elles sont : des caresses pour l’âme. Et Dieu sait que ça fait du bien d’être caressée là aussi !Et toi, mon amie, tu es l'une des nôtres. Tu fais partie de notre troupe de gitanes, même si tu te sens encore claudicante et sans élan. Demain, tu te réveilleras contorsionniste, trapéziste ou cracheuse de feu. Dans un corps redompté. Avec la bienveillance de celles qui renaissent de très loin. L'âge ne sera même plus une discussion. Harnaché, saturé, gavé, J'ai abîmé mon corps en tanière inquiétante, Souterraine et inaccessible aux sirènes de mon éreintement. Tapisseries verdâtres. Désirs camisolés. Sol hérissé d'organes asphyxiés, méconnaissables. Je carbure aux trompe-l'oeil (maquillage-vitamines-surdosages) Pour amadouer le plongeon terminal. Ma vie est un long stress tranquille. Je mange en courant, je cogite en baisant, J'aide, je porte et j'oublie en buvant. Là-haut, dans son bureau, ma carcasse funambule compte ses jours, Avant l'irruption de l'intraitable vertige. Déposer mon attirail. Ma collerette, mes sabres. Ranger mon masque. M'asseoir dans le canapé. Diminuée. Honteuse. Ecouter le bruit des devoirs s'éloigner. Détacher une feuille de papier. Fermer les yeux. Pleurer. La magie du burn-out Avec ou sans majuscule, nomme-toi ! Pas dans une case, pas comme une cage mais pour la rage. Rage d’exister. Sortir de l’ombre. Se redresser. Te rendre, les rendre, nous rendre visibles. Sois fière de ton parcours, de ta couleur, de tes origines ! Parle de là où tu es, de qui tu es, de qui tu aspires à être. Sois fière de tout, de tes questionnements, de tes ambivalences, de tes ressacs et de tes erreurs ! Ne t’excuse de rien ! Tenir Parfois, à la fin de certaines journées, une forme de lassitude, terrible, nous submerge. Parfois, c’est dès le matin que la bête nous attaque. C’est comme une énorme vague qui s’abat sur nos tronches, une énorme vague chargée de toutes les crasses du vieux monde, une déferlante, une déferlante charriant toute la pourriture raciste des journaux et des réseaux sociaux, une déferlante, marée coupante, nausée plombante, une agression plus une agression plus une agression plus une agression plus une agression… Ces jours-là, on se dit que nos réunions et nos mobilisations ne servent à rien, on se dit que personne ne peut terrasser le désert, on se dit que personne ne peut venir à bout des dragons àcrête blanche. On sait pourtant. On sait que ce n’est pas pour nous les fruits de la lutte, on sait que ce n’est pas pour demain,on le sait et on lutte et on lutte. On le sait mais ces jours-là, jours de brèche, jours de gerbe, jours de giclée apocalyptique, on se dit que, peut-être, même nos enfants n’en verront pas la fin de cet interminable tunnel. Ces jours-là, y a pas à dire, ça craint vraiment ! Ça pue la régression à dix mille kilomètres à la ronde, ça pue les types qui jouent des coudes et de la crotte, ça pue le rance, prisonnier dans les replis, ça pue, ça pue l’à-rebours féroce, ça pue les nanas comme nous, les nanas qu’on sort comme des tapisseries du dimanche pour colorer les assemblées, colorer les livres, colorer les rangs et se dédouaner de tout le reste et de tous les autres, ça pue la menace de tout, menace, menace de remplacement, de fin, fin de race, fin de vie, fin du temps béni des colonies, fin de fermer sa gueule, ça pue, ça pue jusque sous le sel de la mer, ça pue le dératiseur pour hommes, toi Homme noir, toi Homme rom, toi Homme arabe, ça pue, caves humides, cerveaux vides, multiplication des frontières et des décrets et des arrêtés royaux, ça pue les troupeaux morts, ça pue les fronts bas, ça pue les sauterelles, ça pue les ténèbres, les pantoufles, monnaies de singe et comptes d’apothicaire, ça pue ! Alors on relit nos anciens textes, on relit nos anciens poèmes, on relit, on relit, on les relit, pour ne pas se décomposer, pour ne pas capituler, pour tenir, tenir debout, tenir fierté, tenir justice, tenir. On relit nos anciens textes, on relit nos anciens poèmes, nos premiers, nos naïfs, nos sans-artifices, textes des débuts, textes des aurores, car eux seuls peuvent nous crier que nous ne sommes pas zinzins, pas ouin ouin, que nous ne sommes pas paranos, pas hystériques, que nous ne sommes pas folles. Tenir. Brûler, brûler, brûler

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