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Ph.D ABRAHAM, « Délimitation théorique et conceptualisation », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.052a97...
«Haïti, entre l’instabilité et destruction latente par substitution » explore les processus complexes et insidieux qui ont contribué à l’affaiblissement progressif d’Haïti en tant que nation souveraine. L’ouvrage propose une analyse critique et multidimensionnelle de ce que l’auteur appelle une "destruction latente par substitution", un phénomène par lequel des influences extérieures, combinées à des fragilités internes, ont remplacé les structures, les valeurs et les ressources locales par des modèles étrangers inadaptés.L’ouvrage s’articule autour d’une interrogation centrale : comment comprendre et expliquer la destruction latente par substitution de la société haïtienne ? En d’autres termes, comment le processus de substitution a-t-il pu se déployer de manière insidieuse en Haïti, et quels en sont les impacts à long terme sur la société, l’économie et l’État haïtien ?L’auteur divise cette "destruction par substitution", entre autres, en quatre grandes dimensions ou armes de destruction :La substitution culturelle : Haïti a vu son identité nationale progressivement marginalisée. Les langues et traditions locales, qui devraient être au cœur du développement national, ont été reléguées au second plan, au profit de normes imposées par des élites ou des acteurs externes. Cette dévalorisation des racines culturelles a créé une dissonance profonde entre les aspirations du peuple et les modèles adoptés par les institutions.La substitution économique : L’économie haïtienne, autrefois centrée sur une agriculture autosuffisante et des échanges locaux, a été transformée en une économie de dépendance. La désindustrialisation, la dévaluation de la production locale, et l’ouverture non maîtrisée aux marchés mondiaux ont rendu Haïti vulnérable aux crises internationales et aux fluctuations des aides extérieures.La substitution politique : L’ingérence étrangère et la faiblesse des institutions nationales ont miné la souveraineté d’Haïti. Les gouvernements successifs, souvent manipulés par des intérêts extérieurs ou paralysés par des conflits internes, n’ont pas su mettre en œuvre des politiques adaptées aux besoins du pays.L’émigration contraignante : Le processus de destruction latente par substitution de la société haïtienne se poursuit à travers les mouvements migratoires de la population haïtienne vers d’autres contrées (USA, Canada, France, Caraïbes, Afrique, Amérique Latine…). Les Haïtiens étaient contraints de laisser leur pays ; il appert que ces déplacements ont eu et ont pour effet de vider la première république noire, Haïti, de son capital humain et, précisément de toutes ses forces vives.De plus, l’ouvrage met également en lumière les racines historiques et structurelles de ce phénomène. L’indépendance d’Haïti, bien que glorieuse, s’est accompagnée d’un isolement géopolitique et économique imposé par les puissances coloniales, notamment à travers l’embargo et l’exigence de la dette de 1825. Ces contraintes historiques ont fragilisé le pays dès sa naissance et posé les bases de la dépendance extérieure.L’auteur explore également les dynamiques internes, notamment la polarisation sociale entre les élites et les masses populaires, l’instabilité politique chronique, et l’incapacité à bâtir un État fort et inclusif. Ces facteurs ont contribué à l’échec de projets nationaux ambitieux et à l’aggravation des crises successives.«Destruction latente par substitution d’Haïti » est plus qu’un simple diagnostic des maux qui rongent le pays. C’est un appel à une prise de conscience collective et à une action immédiate. Haïti possède encore les ressources humaines, culturelles et naturelles nécessaires pour se relever. Mais cette renaissance exige une rupture avec les dynamiques destructrices du passé et une réappropriation de son destin par les Haïtiens eux-mêmes.L’ouvrage conclut sur une note d’espoir : si les forces vives du pays se mobilisent autour d’une vision commune, Haïti peut retrouver sa place sur la scène internationale comme une nation forte, souveraine et résiliente.