Laurent Heyberger, historien, spécialiste de l’histoire anthropométrique, revient sur son parcours et évoque les tournants intellectuels de la discipline

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Laurent Heyberger est historien, spécialiste de l’histoire anthropométrique et enseigne à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM). Capesien et agrégé d’histoire, il débute sa carrière dans l’enseignement secondaire et passe en 2001 un DEA (aujourd'hui master 2) sur l’histoire anthropométrique. Il possède des connaissances théoriques sur le sujet notamment par la lecture de "Anthropologie du conscrit français" d’Emmanuel Le Roy Ladurie. Son DEA est l’occasion pour lui de développer une méthodologie qu’il a l’opportunité de présenter à John Komlos, un des pionniers de la discipline. Ce dernier enseigne à l’université de Munich, où Laurent Heyberger se formera plus précisément aux logiciels de traitement de données agglomérées et individuelles. Son goût pour la discipline le conduit à se tourner vers l’enseignement supérieur, et il devient allocataire moniteur d’histoire à l’université de Strasbourg. En 2004, il soutient sa thèse de doctorat sur “L’évolution des niveaux de vie en France de la fin de l’ancien régime à la seconde guerre mondiale. Approche anthropométrique” sous la direction de Michel Hau et intègre tout d’abord en tant qu’ATER l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) où il enseigne toujours. Interrogé sur sa décision de présenter l’Habilitation à diriger des recherches (HDR), il dit que l’élément déclencheur était lié à une demande familaile. Si sa soutenance a eu lieu en 2017, son idée de travailler sur les colonies avait mûri depuis 2010. Il a pensé son mémoire de synthèse comme une nouvelle thèse sur les statistiques coloniales des niveaux de vie, la croissance démographique et l’économie des populations indigène et européenne en Algérie au 19ème siècle. Il évoque à ce propos ses recherches aux archives du Service historique de la défense (SHD), aux archives d’Outre-Mer d’Aix-en-Provence. Au cours de l’entretien, il aborde les principes de l’histoire anthropométrique et ses différents tournants et lorsqu’il évoque la nouvelle histoire anthropométrique, il précise que pour sa part, il n’utilise pas l’adjectif afférent car celui-ci lui semble trop connecté à la “new economic history”. Aujourd’hui, il concentre ses recherches sur l’Algérie du 20ème siècle. Laurent Heyberger se plaît à enseigner à l’UTBM, son seul regret est de ne pas y avoir d’étudiant en histoire.