2025
Cairn
Elouan Demay et al., « Prévalence de l’automédication chez les transplantés rénaux : une étude transversale monocentrique », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.0694e4...
La pratique de l’automédication chez les patients transplantés rénaux peut présenter un risque pour le greffon. Cette étude a examiné la prévalence de l’automédication chez les patients ayant reçu une transplantation rénale. Ces patients, sous traitement immunosuppresseur, sont informés, lors de l’éducation thérapeutique après la transplantation, des risques associés aux interactions médicamenteuses. Cette étude prospective monocentrique incluant 66 patients montre que 80,3 % des participants déclarent avoir pratiqué l’automédication un mois après leur sortie d’hospitalisation, dont 18,2 % avec des pratiques jugées « à risque ». Les automédications concernaient principalement les antalgiques dont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les somnifères, et les traitements pour le pyrosis, incluant les inhibiteurs de pompes à protons (IPP) et les pansements gastriques. Les résultats montrent que ni l’âge, ni le sexe, ni le niveau d’éducation ou le statut professionnel ne sont significativement associés à l’automédication à risque. Cependant, la prévalence élevée de cette pratique souligne la nécessité d’une sensibilisation accrue des patients greffés aux dangers potentiels, notamment liés aux AINS et aux interactions médicamenteuses. Les IPP, souvent utilisés pour les brûlures d’estomac, présentent des risques d’interaction, en particulier avec le tacrolimus, et leur usage prolongé peut conduire à des complications rénales. La phytothérapie, également pratiquée par certains patients, présenterait des risques d’interactions avec les immunosuppresseurs. L’étude suggère de renforcer l’éducation thérapeutique du patient (ETP) en insistant sur les risques de l’automédication inappropriée et propose des alternatives sûres, comme les pansements gastriques, ou d’avoir recours à une consultation médicale. Ces résultats, basés sur des autodéclarations, pourraient sous-estimer la prévalence réelle de l’automédication. L’étude recommande une vigilance continue et des recherches supplémentaires pour évaluer ces pratiques sur le long terme.