Approches de la notion de flux de métal et de recyclage au sein des sociétés européennes de l'âge du bronze

Résumé Fr

Durant l'âge du bronze, il est très difficile de mesurer au cours du temps, les quantités de métal en circulation. Le modèle théorique de S. Needham (1998) insiste sur la différence essentielle entre régions « productrices » de matière première (cuivre et/ou étain) et celles uniquement « consommatrices » car dépourvues de ressources locales propres. Dans ce dernier cas, il souligne l'importance du recyclage et de son contrôle par la société ; la pratique du dépôt métallique occupe une place décisive dans ce processus. Il nous a semblé intéressant d'expliciter ce schéma théorique en considérant une région test, l'axe Saône/Rhône, à cheval sur 2 grandes entités : Europe moyenne et Méditerranée occidentale et située à proximité de ressources métalliques connues et attestées au cours de l'âge du cuivre et du bronze (Sud du Massif Central, Alpes) mais aussi représentative de régions dépourvues de ressources propres. Pour tenter de mesurer les variations de production/consommation des objets de bronze au cours de ces périodes (du milieu du IIIe millénaire au VIIe siècle av. J.-C.), il a été retenu les indicateurs suivants : le nombre de dépôts, la fréquence des découvertes de haches (isolées et en dépôts, entières ou fragmentées), la fréquence des découvertes de poignards (et d'épées) (isolés et en dépôts, entiers ou fragmentés). Les données obtenues montrent assurément des variations significatives en fonction des secteurs géographiques et des périodes, mais il apparaîtra simpliste d'interpréter ces faits uniquement en terme de fluctuation de flux de métal et donc de variation du couple production/consommation.