2024
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Stéphanie Peltier et al., « L'autoédition de livres francophones imprimés : un continent ignoré * », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.09c446...
L’autoédition agace aussi bien qu’elle fait rêver.Elle agace les acteurs traditionnels du livre quiy voient une dénégation du lent travail qu’ilsassurent tout en portant en elle l’illusion – ouparfois la réalité – de talents cachés qu’elle seulepermettrait de faire connaître et reconnaître.Malgré une offre de livres autoédités considé-rablement développée depuis deux décennies, l’autoédition et ses particularités demeurentassez mal connues.L’exploitation statistique inédite des données,pour les seuls livres imprimés, du dépôt légal et del’institut GfK permet d’analyser la diversificationde l’offre éditoriale apportée par l’auto éditionde livres. Ainsi, en 2015, près du quart des livrespapier déposés à la Bibliothèque nationale deFrance (BnF) sont autoédités, contre un dixièmeil y a 40 ans. La répartition des livres autoéditésvarie fortement selon les genres : la poésie et lesromans sont ainsi surreprésentés en autoédition,à l’inverse de la bande dessinée et de la littératurejeunesse. Du côté des auteurs, l’étude révèleune polarisation marquée entre l’autoédition etl’édition traditionnelle. Les auteurs fidèles à leurséditeurs publient deux fois plus en moyenne queceux autoédités et vendent en moyenne bienplus d’exemplaires. Cette étude permet ainsi desortir des vues caricaturales pour n’accorder àl’autoédition ni trop d’honneur, ni trop peu deconsidération.