2010
Cairn
Fatiha Talahite et al., « L'économie algérienne d'une crise à l'autre », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.09d6a3...
Après la crise de la dette des années 1985 et l’ajustement structurel (1994-1998), la stabilité macroéconomique de l’économie algérienne est rétablie au prix d’une politique budgétaire et monétaire restrictive. À partir de 2001, l’amélioration de la position financière externe du pays et l’accumulation d’excédents autorisent une relance, tirée par la dépense publique, de la croissance, essentiellement dans les infrastructures. La persistance des problèmes majeurs – sous-emploi, non-diversification des exportations, déclin industriel – fait alors peser un doute sur le bien-fondé de la politique de libéralisation menée de manière chaotique depuis deux décennies. Si les premiers impacts du krach de 2007-2008 ont pu être maîtrisés – grâce aux réserves de change accumulées et à une importante épargne budgétaire, mais aussi à la faible intégration à la sphère financière internationale – l’économie reste vulnérable à l’instabilité des marchés d’hydrocarbures et de biens alimentaires dont elle est très dépendante. La crise renforce la tendance à une remise en cause de l’ouverture économique avec un penchant, de la part d’un régime autoritaire et isolé, à la réhabilitation des rouages de l’économie administrée, de l’interventionnisme étatique et d’un repli protectionniste.