Que reste-t‑il de nos émotions passées ? : La mémoire affective dans l’histoire de la psychologie scientifique

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Théodule Ribot est l’un des premiers à penser les rapports entre mémoire et émotions. Au sein de ce qu’il appelle la « mémoire affective », il décèle une mémoire spécifique des émotions. Il s’ensuit un débat sur l’existence, la définition et le contenu de cette mémoire. Après les propositions initiales de Ribot, on observe l’émergence progressive d’un consensus : même s’il est possible de distinguer la mémoire affective de la mémoire intellectuelle, tout souvenir présente à des degrés variables des éléments intellectuels et des éléments affectifs. Si, dans le cadre académique, ces débats sont tombés dans l’oubli, on peut établir une continuité conceptuelle avec la recherche scientifique actuelle, qui gagnerait à relire cette littérature centenaire.

Théodule Ribot (1839-1916) was one of the first to consider the relationship between memory and emotions. Within what he labeled “affective memory”, he uncovered a kind of memory proper to emotions. This idea initiated a controversy about the existence, the definition and the content of the notion of “affective memory”. After Ribot’s initial proposal, one could observe the gradual emergence of a consensus: even though affective memory can be distinguished from intellectual memory, every recollection nonetheless displays, in various degrees, intellectual and affective elements. While contemporary academia has long lost track of these debates, we show that it is nevertheless possible to establish a conceptual continuity with contemporary scientific research, which would benefit from revisiting this century-old literature.