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Pierre-Alain Jayet et al., « Abattre le bétail pour assurer la sécurité des calories alimentaires et réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'agriculture ? Quelques estimations prospectives pour la France », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.1007/s41130-020-00117-9
Nous évaluons le potentiel d'augmentation de la quantité nette de calories alimentaires produites par l'agriculture française et les implications possibles en termes d'émissions de gaz à effet de serre et de répartition des surfaces agricoles. Cette analyse est basée sur un modèle d'approvisionnement agricole pour l'Union européenne principalement en ce qui concerne les cultures arables, les prairies, les cultures fourragères et les principaux produits animaux. Le modèle calcule les variations des émissions de gaz à effet de serre agricoles associées au niveau de production requis. Dans le cadre d'une approche prospective réalisée dans les conditions techniques et économiques de la période 2007-2012, nous calculons l'ampleur des changements d'un système de production agricole, auquel nous assignons l'objectif d'augmenter la production nette de calories. En France, pour une augmentation de 40 à 60% selon les années, les trois quarts des prairies disparaîtraient, une grande partie des prairies temporaires se transformeraient en céréales, et les jachères pourraient dépasser 20% de la surface agricole totale. Ces changements résulteraient de la forte baisse du cheptel, notamment des bovins de boucherie. Le facteur clé de l'analyse est l'alimentation animale qui, outre la diminution de la consommation d'herbe, entraînerait une légère augmentation des fourrages et des céréales produits et consommés dans l'exploitation, et une forte diminution d'environ 50 % des achats d'aliments concentrés. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est substantielle, du moins en ce qui concerne le méthane, et pourrait dépasser 30 % des émissions de référence en équivalent dioxyde de carbone.