Giving Meaning to Architectural Remains: Interpreting the Remains of a Contemporary Concession from Ethnoarchaeological Data Donner du sens aux vestiges architecturaux: Interpréter les vestiges d’une concession contemporaine à partir de données ethnoarchéologiques En Fr

Résumé En Fr

Archaeologists use material and structural data to define sets of cultural groups. However, theoretical work on such material data is scarce and shows that the correspondences between a cultural group and technical element groups are not strict. In this paper, we question the relationship between material culture and culture in the sense of society for archaeologists and anthropologists. We seek to define the elements of material culture (in architecture) that participate in the determination of cultural identity in eastern Senegal. In this country, one identifies oneself by one’s culture and then by one’s profession, before referring to one’s nationality. The actualist approach is based on data from our doctoral thesis: the architecture and workings of sixty concessions, built by nine different cultural groups, were studied using ethnoarchaeological methods. In this paper, these data form the theoretical framework for the interpretation of a recently abandoned concession in the village of Diabougou. The architectural elements and relative spaces present in thisconcession are shared by several present-day cultural groups: the Fulani, the Malinke and the Jakhanké. Architecturally, for this study area, the greatest vector of identity is the roof of buildings. Other elements that are identity markers include the shape of the village and concessions, the shape of houses, the surface area of concessions and houses, the types of granaries and the techniques of wall construction. These elements show technical inventions and borrowings, but also technical choices that allow individuals to differentiate themselves culturally.

Les archéologues utilisent les données matérielles et structurelles afin de définir des ensembles de groupes culturels. Cependant, les travaux théoriques sur de telles données matérielles sont rares et montrent que les correspondances entre groupe culturel et groupes d’éléments techniques ne sont pas strictes. Dans cet article, nous interrogeons la relation entre culture matérielle et culture au sens de « société », pour les archéologues et pour les anthropologues. Nous cherchons à définir les éléments de la culture matérielle (dans l’architecture) qui participent à la détermination de l’identité culturelle au Sénégal oriental. Dans ce pays, on s’identifie par sa culture puis par sa profession, avant d’évoquer sa nationalité. L’approche actualiste s’appuie sur nos données, issues de notre thèse de doctorat : l’architecture et les chaînes opératoires de soixante concessions, construites par neuf groupes culturels, ont été étudiées grâce aux méthodes de l’ethnoarchéologie. Dans cet article, ces données forment le cadre théorique permettant l’interprétation d’une concession récemment abandonnée dans le village de Diabougou. Les éléments architecturaux et les espaces relatifs présents dans cette concession sont partagés par plusieurs groupes culturels actuels : les Peul du Boundou, les Malinké et les Diakhanké(1). En architecture, pour ce secteur d’étude, le plus grand vecteur d’identité est le toit des bâtiments. Les autres éléments permettant de montrer son identité sont la forme du village et des concessions, la forme des habitations, la surface des concessions et des habitations, les types de grenier et les techniques de construction des murs. Ces éléments témoignent d’inventions et d’emprunts techniques, mais également de choix techniques permettant aux individus de se différencier culturellement.