Les arts méconnus des Anciens Américains : discours savants, goût privé et évolutions dans le commerce en France au XIXe siècle The “Unknown Arts” of Ancient Americans : The production of scholarly knowledge, taste and the art market in 19th century France Fr En

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22 novembre 2023

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Susana Stüssi Garcia, « Les arts méconnus des Anciens Américains : discours savants, goût privé et évolutions dans le commerce en France au XIXe siècle », Theses.fr, ID : 10670/1.0b7pip


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Cette thèse étudie plusieurs moments marqués par un intérêt et engouement forts pour les artefacts et monuments précolombiens – ou pensés comme tels – pour comprendre leur présence et usages en France durant le long 19ème et avant leur appréhension esthétique de la première moitié du 20ème siècle. Suivant surtout des objets provenant du Mexique et de l’Amérique Centrale, cette étude privilégie deux aspects jusqu’alors moins explorés : le goût, les espaces et les usages privés d’une part; leur place dans le commerce de l’antiquité, de la curiosité et de l’art de l’autre. Le dépouillement de catalogues de collections et de ventes, de publications savantes artistiques et des enquêtes archivistiques en France et aux États-Unis ont permis de relever des moments où créativité érudite, intérêt amateur et marché ont évolués ensemble. Après suivre la formulation d’une valeur d’«antiquité» pour les «objets anciens» des Amériques à la fin du 18ème siècle, l’arrivée de nouvelles collections mexicaines à Paris et le projet de publication des Antiquités mexicaines (1834-1840) permettent d’identifier un nouveau foyer d’intérêt pour l’antiquité américaine et ses œuvres d’art au sein de la Société Libre des Beaux-Arts de Paris. A partir des années 1830 et en parallèle à l’intensification des échanges avec l’Amérique Latine, il est dès lors possible d’identifier des marchands et offrant des artefacts des Amériques et de suivre l’émergence des premiers «experts» de ce marché. La Deuxième Intervention Française au Mexique (1861-1867) permet d’explorer l’idée d’une relation privilégiée entre la France et le Mexique. L’étude des mutations du marché et des sensibilités montre comment cet épisode et l’engouement contemporain pour l’univers du «primitif» se sont traduits par un développement considérable du commerce et du collectionnisme d’artefacts des Amériques. Deux études de cas sur le marchand Eugène Boban et le collectionneur Eugène Goupil permettent de recontextualiser ces développements structuraux à l’échelle de l’individu. Enfin, l’étude d’un réseau de collectionneurs franco-mexicains et nord-américains, sous le double prisme de l’affirmation de discours patrimoniaux patriotiques et d’un marché de l’art transnational, éclairent la nouvelle valeur marchande et la mutation en «ouvre d’art» de ces objets partir des années 1920.

This thesis examines different moments characterized by a strong interest for and fascination with Pre-Columbian artefacts – or though as such – to better understand their place in 19th century France, before their aesthetic “rediscovery” in the 20th century. Focusing on artefacts from Mexico and Central America and drawing from sales catalogues, scholarly and artistic publications and archival research, this thesis explores the role played by personal taste and private usages in collecting as well as the place occupied by these objects in the developping art and antiquities market. In the 1830s, the arrival of new collections in Paris and the publication of Antiquités mexicaines serve as the starting point from which to consider the Société Libre des Beaux-Arts as one of the main centres structuring interest for American Antiquity. It is now also possible to identify the first merchants and “experts” to offer Pre-Columbian artefacts for sale. We then examine the aftermath of the Second Franco-Mexican War (1861-67) : how it contributed to articulate the idea of a privileged relationship between France and Mexico and how the emergence of a new taste for all things “primitive” affected the commerce of Pre-Columbian artefacts. Finally, through the study of dealer Eugène Boban and collector Eugène Goupil we analyse these structural changes at the level of the individual and follow a network of Franco- Mexican and North American collectors whose activity, considered in terms of patriotic heritage discourses and the emergence of a transnational art market, contribute to understanding the transformation of Pre-Columbian material culture into “artworks” in the 1920s.

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