Étudiants du « Sud » en Suisse romande : de la précarité lors des études aux risques de brain waste dans le cadre de la mobilité internationale

Fiche du document

Date

2017

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Claudio Bolzman et al., « Étudiants du « Sud » en Suisse romande : de la précarité lors des études aux risques de brain waste dans le cadre de la mobilité internationale », Journal of international Mobility, ID : 10670/1.0d5c45...


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Students from the Southern countries in French-speaking Switzerland: From precariousness during their studies to the risk of brain waste in a context of international mobility. In a globalized world, international student mobility is highly valued by higher education institutions and European governments. Different states indeed seek to attract “brains” in their higher education institutions. Going abroad to study, part or all of a curriculum, is seen as an opportunity to increase students’ human capital and employability in a more competitive and flexible international labor market. When we look at the situation of most students from African and Latin American countries in European states, their living conditions are, however, precarious during their years of study, both in terms of legal status and socio-economic conditions, which may have an impact on their academic performance. Moreover, some countries do not allow or restrict access to employment for these students once they have completed their studies. Quite often, they cannot find a job related to their degree in their country of origin either. Thus, rather than an increase in their employability, we observe a phenomenon of brain waste or another mobility, more or less imposed, towards other countries, especially in North America or Oceania, where the risks of de-skilling are real. As a counterpoint to the North-South relations, often considered in terms of “brain drain” or “brain gain,” this article examines the emergence of a third process, the “brain waste.” The empirical data originates from 64 students’ qualitative interviews followed, in a second phase, by 22 interviews from HES-SO (University of Applied Sciences and Arts—Western Switzerland) graduates from Africa and Latin America who followed health and engineering studies in the Cantons of Geneva and Vaud, which host the largest number of foreign students.

À l’ère de la globalisation, la mobilité internationale des étudiants est considérée comme une valeur importante par les établissements d’éducation supérieure et les gouvernements européens. Différents États cherchent en effet à attirer les «cerveaux » dans leurs établissements d’enseignement supérieur. Le fait d’effectuer une partie ou la totalité des études à l’étranger est perçu comme une opportunité d’accroître le capital humain des étudiants et leur employabilité sur un marché du travail international devenu plus concurrentiel et flexible. Toutefois, lorsque l’on observe la situation de la majorité des étudiants en provenance des pays africains et latino-américains dans les États européens, on constate une précarisation de leurs conditions de vie pendant les années de formation, ceci tant sur le plan du statut juridique que sur le plan socioéconomique, ce qui peut avoir des effets sur leur rendement académique. De plus, certains États n’autorisent pas ou limitent l’accès à l’emploi de ces étudiants une fois leur formation achevée. Ils ne peuvent souvent pas non plus trouver un travail en lien avec leur diplôme dans leur pays d’origine. Ainsi, plutôt que l’accroissement de leur employabilité, on observe­rait un phénomène de gaspillage de cerveaux ou alors une mobilité plus ou moins contrainte vers des États tiers, notamment d’Amérique du Nord ou d’Océanie, où les risques de déqualification sont aussi bien présents. En contrepoint des rapports Nord-Sud, souvent envisagés en termes de « brain drain » ou de « brain gain », cet article s’interroge sur l’émergence d’un troisième processus, le « brain waste ». Le matériel empirique est composé d’entretiens qualitatifs avec 64 étudiants interviewés dans une première phase, puis dans une deuxième phase, avec 22 diplômés de la HES-SO originaires de l’Afrique et de l’Amérique latine et ayant suivi principalement les filières de santé et des ingénieurs des Cantons de Genève et de Vaud qui sont celles qui accueillent le plus grand nombre d’étudiants étrangers.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines