France’s gradual withdrawal from R&D investment Le lent désinvestissement de la France dans la R&D En Fr

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15 janvier 2025

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Jérome Giordano et al., « Le lent désinvestissement de la France dans la R&D », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.0d69a7...


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Résumé En Fr

In today’s world, human societies face major challenges and crises, some of which can be deemed existential. Climate disruption, the collapse of biodiversity, shortages of vital resources and raw materials, and even the questioning of democracy are all issues that cannot be overcome without science and progress. In this context, advancing research is more vital than ever for nations, and France cannot shy away from this imperative.However, compared to its former status, France’s scientific influence in the world appears to have been declining since the beginning of the century. Why is France falling behind in research compared to other nations? Numerous reforms of higher education, research, and innovation systems have been implemented to address this decline. Although it is difficult to demonstrate to what extent these reforms have had—or failed to have—positive impacts on French research, we assert two points. First, the relentless accumulation of reforms, implemented in increasingly rapid succession without proper assessment or rationalization of the outcomes of previous reforms, coupled with a caricatural inflation of bureaucracy and new structures, is detrimental to French research, whether public or private. Second, the underfunding of French R&D since the 1980s is the primary cause of its loss of momentum.This analysis note specifically aims to shed light on this underinvestment and demonstrate that France invests no more in its R&D today than it did in the 1980s—perhaps even less in the case of public R&D. Meanwhile, as we will see, global R&D spending has more than quadrupled in the past 40 years. Despite the efficiency of its public research, France has inexorably fallen behind countries that have understood the necessity of investing in R&D.

Dans le monde actuel, les sociétés humaines ont à affronter des défis majeurs et des crises dont certaines peuvent être qualifiées d’existentielles. Le dérèglement climatique, l’effondrement du vivant, les pénuries de ressources vitales et de matières premières, mais aussi la remise en question de la démocratie sont autant d’enjeux qui ne pourront être surmontés sans la science et sans progrès. Dans ce contexte, développer la recherche est plus que jamais vital pour les États, et la France ne peut se soustraire à cet impératif. Or, comparé à ce qu’il a pu être à une certaine époque, le poids scientifique de la France dans le monde semble décroitre depuis le début du siècle. Pourquoi la France souffre-t-elle d’un décrochage dans la recherche comparé aux autres nations ? D'innombrables réformes de l’enseignement supérieur, de la recherche mais aussi de tout ce qui a trait à l’innovation, ont pourtant été mises en œuvre pour, entre autres, pallier ce recul. Bien qu’il soit difficile de démontrer dans quelle mesure ces réformes ont pu avoir ou ne pas avoir d’impacts positifs sur la recherche française, nous affirmons deux choses. Premièrement, l’empilement effréné de réformes qui se sont succédées de plus en plus rapidement, sans bilan réel ni rationalisation de ce que les précédentes avaient engendré, dans une inflation caricaturale de bureaucratie et structures nouvelles, est délétère pour la recherche française, publique ou privée. Deuxièmement, le sous-financement de la R&D française depuis les années 80 est la principale cause de sa perte de vitesse. La présente note d’analyse vise justement à mettre en lumière ce sous-investissement et à démontrer que la France n’investit pas plus dans sa R&D qu’elle ne le faisait dans les années 80 — voire moins en ce qui concerne la R&D publique. Alors que, comme nous le verrons par la suite, la dépense de R&D mondiale a plus que quadruplé en 40 ans. Malgré l’efficacité de sa recherche publique, la France s’est donc inexorablement éloignée des pays qui ont compris la nécessité de miser sur la R&D.

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