Enregistrements sur cylindre de cire du Sud-Cameroun. 1907-1909. Restitutions multiples et vie propre d'une publication d'archives sonores coloniales

Résumé Fr

Cet article illustre la question de la restitution des archives du point de vue d'un ethnomusicologue qui n'est pas lui-même responsable d'archives sonores. Menant des recherches sur le terrain, il est à la fois producteur et utilisateur d'archives sonores. S'il effectue son travail dans un pays anciennement colonisé, le chercheur européen se trouve dans une multitude de relations entre musiciens, responsables communautaires et représentants académiques ou politiques du pays concerné, ainsi qu'avec les gestionnaires d'archives des pays des anciens colonisateurs. Ce réseau de relations est le théâtre de plusieurs types de restitution, qui n'impliquent pas nécessairement les institutions. La restitution informelle est une mosaïque qui prend des formes multiples, permettant différents degrés de réappropriation des enregistrements :- de longues séances d'écoute et des discussions sur les enregistrements avec des musiciens locaux, des anciens et des responsables communautaires ;- des présentations au grand public en dialogue avec les chefs traditionnels et les musiciens ;- la production de copies des enregistrements sur des supports modernes pour les descendants des musiciens enregistrés ; - enfin, la collaboration avec des artistes qui s'appuient sur le patrimoine archivé.