2025
Cairn
« Représentations et refigurations de Naxos et de Céphalonie chez Arthur de Gobineau », Études Balkaniques, ID : 10670/1.0dbdd8...
Joseph-Arthur de Gobineau, diplomate français et auteur prolifique, mieux connu aujourd’hui pour son ouvrage controversé Essai sur l’Inégalité des Races Humaines (1853-1855), a écrit sur Athènes après y être demeuré quatre années. Ce séjour lui a aussi inspiré la rédaction d’une étude intitulée Au Royaume des Hellènes, publié en feuilleton dans un journal français, Le Correspondant, en 1878. Le présent article s’intéresse à la représentation de l’espace et des gens dans deux récits de fiction, Akrivie Phrangopoulo et Le Mouchoir Rouge, achevés en 1867 et en 1868 respectivement et publiés en 1872 dans le recueil Souvenirs de voyage. Dans ces narrations, l’auteur évite la représentation traditionnelle de la Grèce en tant qu’État moderne continuateur de l’Antiquité classique. Au lieu de cela, il écrit, pour chacune des îles de Naxos, d’Antiparos et de Santorin d’une part, et de Céphalonie d’autre part, des récits dont l’intrigue constitue, dans un premier cas, un exemple du noble et glorieux héritage de la chevalerie médiévale, résultat de l’occupation des Cyclades par les Francs, et dans un second cas, l’influence dégénérée de la République de Venise, tournée vers le commerce, qui a occupé Céphalonie entre autres îles. Les deux récits, outre qu’ils expriment l’idéologie politique réactionnaire et monarchiste de Gobineau, peuvent être placés dans le contexte d’une renaissance médiévale dans la littérature française et britannique, qui culmine au cours de la seconde moitié du xix e siècle.