2024
Marc Talon et al., « L'évolution des pratiques funéraires dans le nord de la France à l'étape initiale du Bronze final (XIIIe-XIe s. av. n. è.) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.0f883a...
À l’étape initiale du Bronze final, la région des Hauts-de-France est rattachée à un vaste groupe culturel dénommé Manche-mer du Nord (MMN) qui englobe le sud-est de l’Angleterre et le littoral continental depuis la Normandie jusqu’au delta du Rhin. La phase du Ha A1 correspond pour partie au Deverel Rimbury, identifié de part et d’autre de la Manche à la fin du Bronze moyen dans les chronologies anglaise (période 5 de Needham) et néerlandaise. Certains constituants de la culture matérielle Deverel Rimbury comme les formes céramiques, les pesons, certains éléments de parure en alliage cuivreux ou en or…présentent de fortes similitudes. Il en va de même pour les bâtiments d’habitat à plan circulaire et l’apparition, puis le développement des premiers cimetières dits « familiaux». À compter du Bz C, puis au Bz D, les tombes à crémation (dépôts en pleine terre associant os, cendres et charbons de bois) se multiplient et deviennent la forme sépulcrale quasi exclusive. Ces dépôts cinéraires sont la plupart du temps dépourvus de mobilier, ou alors se limitant à un peu de céramique, voire à un hair ring dont les premiers exemples apparaissent dès la fin du Ha A1. Dans le domaine funéraire, les évolutions s’inscrivent dans la continuité – notamment avec l’utilisation des nécropoles sur un temps long – et sont antérieures au créneau chronologique de 1250-1150 attribuable au Ha A1 qui, tel qu’il est décrit en Allemagne du Sud, n’existe pas dans le nord de la France.