La chaire au service de la patrie : prédications protestantes françaises et allemandes durant la Première Guerre mondiale (1914-1918)

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2004

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Matthieu Arnold, « La chaire au service de la patrie : prédications protestantes françaises et allemandes durant la Première Guerre mondiale (1914-1918) », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10670/1.0fn5wu


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Résumé De Fr

Am Vorabend des Ersten Weltkriegs unterschieden sich deutsche und französische Protestanten deutlich durch ihre zahlenmäßige Stärke und den Grad der Integration in ihre jeweilige Nation. Gemein war ihnen hingegen zwischen 1914 und 1918 der massive Einsatz für die nationale Sache, wie aus ihren Predigten hervorgeht, deren Akzentsetzungen sich auffallend ähneln. In einem vom Sozialdarwinismus geprägten Kontext läßt sich die Idee eines gerechten Krieges in ihren Predigen wiederfinden, in denen Gott als Herr der Geschichte und Vorkämpfer der Nation gefeiert wird ; die Verteidigung des Vaterlandes wird zu einem permanenten Kreuzzug und der Feind zu einem Werkzeug des Teufels. Selbst die Figur und die Worte von Jesus werden pervertiert : seine Nächstenliebe reduziert sich auf die Liebe des Vaterlandes, und seine friedfertigen Züge werden ausgeblendet. Eine Ausnahme waren jene Theologen (z.B. Karl Barth, Albert Schweitzer), die dieser kriegerischen Theologen zu widerstehen vermochten. Die Wirkung dieser Predigen an der Front ist schwer einzuschätzen, doch spiegeln sie unzweifelhaft eine Brutalisierung der europäischen Gesellschaften, zu der sie zugleich beitragen.

À la veille de la Première Guerre mondiale, Protestants allemands et français se distinguent nettement par leur importance numérique et leur intégration dans leurs nations respectives. Pourtant, d’un côté du Rhin comme de l’autre, les prédications protestantes entre 1914 et 1918 témoignent d’un ralliement massif à la cause nationale et leurs accents sont très proches. Dans un contexte marqué par le darwinisme social, ces sermons développent l’idée d'une guerre juste, et célèbrent le Dieu maître de l’histoire et champion d’une nation. La défense de la patrie devient alors une croisade, et l’ennemi un instrument du diable. Même la figure et le message de Jésus sont pervertis : l’amour pour le prochain est restreint à l’amour de la patrie, et les traits pacifiques du Christ sont effacés. Rares ont été les théologiens (par ex., Karl Barth, Albert Schweitzer) qui surent résister à cette théologie belliqueuse. Il est difficile de mesurer l’impact de ces sermons, mais il est indéniable qu’ils témoignèrent de la brutalisation des sociétés européennes, en même temps qu’ils y contribuèrent.

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