Les coupes verticales dans Les Liaisons dangereuses : entre simultanéité, profondeur temporelle et emprise

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19 avril 2023

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Rosa Palamaris, « Les coupes verticales dans Les Liaisons dangereuses : entre simultanéité, profondeur temporelle et emprise », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.0gg0is


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Le roman épistolaire a été défini par sa forme fragmentaire. En effet, selon Jean Rousset, (Forme et signification), le premier élément définitoire du genre est l’emploi de la première personne et celui du présent, isolant chaque lettre en son temps. Ainsi l’oeuvre devient-elle une adjonction de ces formes brèves que constituent les lettres, comme autant d’instantanés, d’images du présent. Or, la composition du roman épistolaire, et plus spécifiquement dans Les Liaisons dangereuses, accentue cet effet d’instantanéité en jouant de moments clef, moments que Laurent Versini a appelés les « coupes verticales » dans Laclos ou la tradition  : succession de lettres écrites le même jour, celles-ci creusent le temps et peuvent être considérés comme brèves à double titre : brièveté de la lettre et simultanéité des lettres. Nous nous demanderons si les coupes verticales, dans leur brièveté confinant à l’ instantanéité, ne peuvent être considérées comme l’essence même du roman épistolaire polyphonique de Laclos en donnant à entendre de véritables contrastes musicaux, parfois brutaux. En effet, ces coupes verticales forment jusqu’à vingt-cinq pour cent des lettres et sont réparties soit isolément soit par séquences narratives, c’est-à-dire par successions de coupes verticales. Il en découle des effets d’accélération et d’approfondissement du temps. Reste à distinguer l’effet d’instantanéité naissant de la successivité de lettres du même scripteur – l’ordre correspond alors à la temporalité du personnage et à ses masques – d’une simultanéité due à l’éditeur, figure de l’auteur, lorsque les personnages épistoliers diffèrent lors d’une même journée. Or, le choix de la répétition d’un même scripteur semble correspondre le plus souvent à une prise de pouvoir sur le texte ; parallèlement, l’emprise textuelle se manifeste aussi par la présence d’un seul récepteur à des lettres de scripteurs variés.

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