L’école bilingue en Corse : la reproblématisation d’une question toujours vive

Résumé Fr

Il est peu douteux que le statut des langues régionales dans les institutions de la République française soit une question toujours vive. Et pour ceux qui en douteraient, cette vivacité est régulièrement remise sur le feu de l’actualité, comme pour réchauffer la question dès qu’elle montre les premiers signes d’un refroidissement. Ainsi, le 7 mai 1999, la France signait la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, acte de réconciliation qui se voulait fondateur. Mais le Conseil constitutionnel s’est opposé à la ratification du texte, en invoquant le premier alinéa de l’article 2 de la Constitution, selon lequel « la langue de la République est le français ». La même aventure se reproduisit neuf ans plus tard, lorsque la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions avait introduit un article 75 aux termes duquel « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Les sénateurs, manifestement influencés par l’Académie française qui avait demandé le retrait de ce texte, ont pesé de tout leur poids afin d’empêcher que les langues régionales ne soient mentionnées dans l’article premier, ainsi qu’en avaient décidé les députés.

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