Le général et le particulier : théoriser la noblesse et produire des généalogies en Espagne, en France et en Angleterre au XVIIe siècle

Résumé Fr En

Opérée par les chercheurs, la séparation de l’étude des opérations généalogiques de celle des pratiques de théorisation de la noblesse a le plus souvent laissé dans l’ombre les multiples liens entretenus par les deux types de production. Cet article, qui concerne les sociétés monarchiques d’Europe de l’Ouest, propose d’abord une typologie de ces interactions : la définition des preuves généalogiques dans les traités généraux sur les élites nobiliaires, la forme généalogique de l’histoire de la noblesse, les théorisations dans le péritexte des nobiliaires ou encore la fréquente identité des théoriciens et des généalogistes. Trois études de cas sont ensuite développées autour des figures de Bernabé Moreno de Vargas, de William Dugdale et de Claude François Ménestrier.

Most of the time, by separating the study of genealogical practices from that of the theorizations of nobility, researchers have overlooked the numerous links between both sorts of production. This article, concerned with the monarchic societies of Western Europe, starts with a typology of these interactions: the definition of genealogical proofs in general treatises about noble elites, the genealogical form of the history of nobility, the theorizations in the peritext of some peerage lists, and the frequent overlap between theorists and genealogists. Next, three case studies are presented: Bernabé Moreno de Vargas, William Dugdale, and Claude François Ménestrier.