La « performance » dans les spectacles de l'époque moderne

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Olivier Spina est membre du LARHRA (Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes) et MCF en Histoire moderne à l’Université Lumière Lyon 2. Il est spécialiste d’histoire de la première modernité (XVIe-XVIIe siècles). Il a publié en 2013 Une ville en scènes. Pouvoirs et spectacles à Londres sous les Tudors (1525-1603), co-dirigé le numéro spécial de la revue European Drama and Performance Studies intitulé « Écrire pour la scène (XVe–XVIIIe siècle) » (2013) et publié de nombreux articles, notamment sur l’histoire de la Réforme et des spectacles en Angleterre. En résumé Depuis une trentaine d’années, les performance studies et les dramaturges contemporains nous ont invités à repenser de fonds en comble la définition même du théâtre. Celui-ci ne se définirait plus comme un texte dramatique écrit par un auteur, porté à la scène et écouté par un public. Il est devenu un « spectacle », une « performance dramatique », que l’on peut définir comme un évènement s’adressant à plusieurs sens et produit collectivement à partir d’un texte mais aussi de la virtuosité verbale et gestuelle des comédiens et du talent des metteurs en scène. Nourries par l’anthropologie des rituels de Victor Turner, les études théâtrales ont insisté sur le caractère performatif de ces performances. Elles auraient sur leur public, une action transformatrice dont la portée serait autant politique que sociale et culturelle. La magie du discours a ainsi laissé la place à la magie de la performance. Cependant, cette dimension « rituelle » occulte d’autres dimensions de la performance dramatique. Une performance met en réseau plusieurs « arts » produits par des « spécialistes » formés et qui ont déjà fait preuve de leur maîtrise (dramaturges, costumiers, musiciens, créateurs d’effets spéciaux). Chaque performance est donc le produit d’un « travail », que l’on s’efforce souvent de cacher, à l’instar de toutes les dimensions sociales et économiques des spectacles. Enfin, il ne faut pas oublier que toute performance se déroule devant un public (souvent payant). Celui-ci s’érige souvent en juge, attendant de ce spectacle une certaine qualité. Se pose alors la question de comment mesurer cette qualité ? Peut-on dégager des critères, des formules, des recettes rendant reproductibles des performances « réussies » ? Y-a-t-il une économie de la performance ? Des exemples du théâtre de l’époque moderne peuvent nous aider à éclairer ces questionnements qui nous paraissent très contemporains. Animation : Sophie Chiari (MSH) Débat : Isabelle Fernandes (IHRIM) et Monique Vénuat (IHRIM) Enregistrement et montage : Eric Fayet (Focale SHS/MSH)

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