L’écoféminisme en paroles et en actes

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2022

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Catherine Larrère, « L’écoféminisme en paroles et en actes », Communications, ID : 10670/1.0m0ie6


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Le terme d’écoféminisme, inventé en France en 1974 par Françoise d’Eaubonne et réapparu aux États-Unis à la fin des années 1970, désigne une grande diversité de luttes de femmes autour d’objectifs écologiques, mouvements que l’on retrouve un peu partout à travers le monde et que la lutte climatique a mondialisés. Que les femmes et la nature soient l’objet d’une domination croisée, telle est la découverte propre de l’écoféminisme, et c’est à dégager la logique de cette domination, mais aussi son histoire et son cadre culturel, social et économique, que se sont employées les écoféministes, académiques aussi bien que militantes. Les luttes écoféministes sont des luttes de libération. Retourner l’association négative entre les femmes et la nature conduit à en faire un objet de revendication et de lutte politique qui concerne potentiellement tout le monde.

Ecofeminism : the term, which was coined in France by Françoise d’Eaubonne in 1974 in France re-emerged in the US in the late 1970s to reference a wide variety of feminist movements tackling environmental issues. Such movements can be found across the world, and have been globalized by climate justice rallies. That women and nature share a common oppression is the key discovery of ecofeminism and the task of ecofeminist academics as well as activists has been to expose the logic underpinning domination as well as its historical, cultural and social roots. Ecofeminist struggles are emancipation struggles. They aim at impugning the negative association formed between women and nature to overturn it into a political weapon potentially available for everyone to press demands.

El término ecofeminismo, inventado en Francia en 1974 por Françoise d’Eaubonne y reaparecido en los Estados Unidos a finales de la década de 1970, abarca una gran diversidad de luchas de mujeres en torno a objetivos ecológicos, movimientos que encontramos en todo el mundo y que la lucha climática ha globalizado. La dominación cruzada de las mujeres y la naturaleza es un descubrimiento específico del ecofeminismo ; las ecofeministas, tanto las académicas como las militantes, trabajan para aislar la lógica con la que funciona esta dominación, pero también estudian su historia y su marco cultural, social y económico. Las luchas ecofeministas son luchas de liberación. Revertir la asociación negativa entre las mujeres y la naturaleza lleva a convertirla en objeto de reivindicación y lucha política que potencialmente nos concierne a todos.

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