14 novembre 2017
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Bi Sehi Antoine Tape, « Accès et recours aux soins de santé dans les structures sanitaires de Yopougon-Sicogi (Abidjan-Côte d’Ivoire) », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.0mskai
Yopougon-Sicogi est un quartier de la commune de Yopougon, situé dans le district d’Abidjan en Côte d’Ivoire. C’est un quartier planifié et bâti, qui regorge une forte concentration humaine. Il dispose également de plusieurs structures sanitaires reparties sur de faibles superficies qui offrent une diversité de services d’offre de soins. Cependant, malgré la proximité des populations avec ces établissements de soins (100% de la population se situent à moins de 2 km de ces établissements sanitaires) et leur multitude de services d’offre de soins, le taux de fréquentation de l’ensemble de ces structures de santé (8,89% en 2010; 10,41% en 2013; 9,28% en 2014) n’a jamais dépassé la norme recommandée par l’OMS qui est de 50% de fréquentation. Face à cette situation, la question principale qui en résulte est de savoir, quels sont les facteurs socio-spatiaux qui influencent l’accès et le recours des populations aux structures sanitaires de Yopougon-Sicogi. Ainsi, la présente étude a pour objectif d’analyser les différents facteurs socio-spatiaux qui influencent l’accès et le recours des populations aux structures sanitaires de Yopougon-Sicogi. L’étude caractérisée de géographie des micro-espaces, a porté sur un échantillon de 181 chefs de ménages et 269 clients (patients) déterminés à partir de la formule de Fisher sur la base d’un sondage stratifié. Des données qualitatives et quantitatives ont été recueillies grâce aux interviews avec les autorités sanitaires et promoteurs des infrastructures de santé, et aussi à l’aide de deux types de questionnaires : l’un destiné aux chefs de ménages et l’autre aux clients. Des analyses descriptives, spatiales, bivariées et multivariées ont été faites. Le test d’indépendance du Khi-2 et le test de Cramer ont été effectués. Le modèle de régression logistique a été également construit. Tous ont permis d’identifier les facteurs socio-spatiaux dont dépendant l’accès et le recours aux structures sanitaires de Yopougon-Sicogi. Aussi, le modèle de distribution spatiale de ces établissements sanitaires à travers l’espace du quartier et les raisons justifiant leur faible fréquentation ont été identifiés. Les résultats montrent que, les sept structures sanitaires existantes sur l’espace de Yopougon-Sicogi sont exclusivement tournées vers l’offre de soins privée. Leur inégale répartition sur cet espace a été influencée par la proximité de l’hôpital général, la présence des marchés, la rareté d’établissement sanitaire dans les quartiers voisins, le réseau routier du quartier et surtout à cause des insuffisances liées aux textes de lois régissant l’organisation des structures de santé privées. Aussi, l’échelle de distribution spatiale de ces infrastructures de santé obtenue n’est pas calquée sur une hiérarchie des lieux centraux. Le schéma triangulaire obtenu, reste propre au quartier et à l’offre de soins de santé privée. Les résultats montrent en outre que, les variables : sexe, âge, taille du ménage, profession, revenu, niveau d’étude, coût des soins, confiance au personnel médical, qualité de soins, type de service se sont avérées déterminantes dans l’utilisation de ces infrastructures de santé (khi-2 cal > khi-tab). Mais, la valeur du V de Cramer a montré que les variables fortement liées au recours à ces structures de santé sont l’âge et le coût des soins (V= 5,2 et v= 6,4). L’étude a montré aussi que, 89% des ménages ne fréquentent pas ces structures sanitaires. Les raisons de leurs faibles intérêts restent liées à l’inadéquation entre l’offre de services de soins disponible et les besoins de soins exprimés, au manque de confiance au personnel soignant ainsi que leur proximité avec l’hôpital général de la commune.Toutefois, pour réduire toutes formes d’inégalités sanitaires en Côte d’Ivoire, cette étude recommande une collaboration entre spécialistes de la santé et des sciences sociales.