Marseille (13) - Boulevard de la Corderie, Rapport de fouille archéologique préventive

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2019

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Philippe Mellinand et al., « Marseille (13) - Boulevard de la Corderie, Rapport de fouille archéologique préventive », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.0mtr31


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Sur une emprise globale de 4200m2, les deux tiers environ ne recelaient que les fondations, parfois puissantes, de constructions des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, ou des vestiges mal préservés liés à l’extraction du calcaire durant l’Antiquité sans plus de précisions possibles. Les affleurements rocheux présents sur le site correspondent à des calcaires détritiques finement lités d’âge tertiaire, connus par les archéologues sous l’appellation « calcaire de Saint-Victor ».Par contre, la partie centrale du site a livré des traces d’extraction bien conservées, se développant sur une hauteur maximale de près de 6 mètres et une surface d’environ 1200m2. Les comblements de carrières composés de déchets de taille, ont livré des mobiliers céramiques permettant de définir au moins 3 phases d’exploitation.La plus ancienne, dans le premier quart du Ve siècle avant notre ère a fourni une production diversifiée parmi laquelle on peut identifier des blocs de grand appareil, des bases de pressoir des « disques » de différents diamètres. La majeure partie de la production est cependant constituée de cuves et de couvercles de sarcophages. Le site conserve les témoignages de plusieurs étapes de la chaîne opératoire de cette production, depuis l’ébauche et le tracé de calepinage jusqu’à la cuve terminée dont un exemplaire défectueux a été abandonné sur place par les carriers. Les outils grecs archaïques dont le calcaire conserve l’empreinte sont quasiment les mêmes que ceux utilisés durant toute l’Antiquité et jusqu’à une période récente : pic, escoude et coins. La frange ouest de cette carrière laisse apparaître une roche de nature différente, une brèche calcaire qui a fait l’objet d’une extraction plus tardive, au cours des IVe ou IIIe s. avant notre ère, au cours de laquelle des blocs de grand appareil ont été produits.Un puits appareillé implanté dans ce secteur hellénistique pourrait être associé à cette exploitation. Ce point d’eau très certainement à l’usage des carriers, a été partiellement fouillé et son comblement d’abandon sommital a livré des fragments de céramique datés de la fin du Ier siècle avant notre ère.Enfin, ponctuellement, des reprises d’extraction encore plus récentes, vraisemblablement d’époque romaine ont été identifiées ; l’une d’elles est accompagnée de graffitis sur une paroi rocheuse qui pourrait correspondre à un compte de carriers. Si l’utilisation du calcaire dit « de Saint-Victor » dans les constructions de Marseille grecque est bien attestée, et que plusieurs secteurs d’extraction sont déjà connus, c’est cependant la première fois que nous pouvons observer en fouille un des gisements d’où il était extrait. Cette opération est l’opportunité de comprendre la durée d’utilisation de cette carrière et d’appréhender les stratégies d’extraction mises en oeuvre (objectifs et économie de l’activité, techniques et outillage utilisés) en fonction de la nature très spécifique de cet affleurement rocheux.

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