1 juillet 2024
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Fabian Zuk, « Concernant les palatalisations dans le proto-français : une révision de la doxa », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.1051/shsconf/202419103004
La phonologie diachronique du français est caractérisée par plusieurs processus de palatalisations : ① une proprement pan-romane qui affecta les occlusives dentales et vélaires lorsque suivies d’un yod , p. ex. DIURNÁTA ‘le travail d’un jour’→ afr. jornee [d͡ʒoʁneə] à fr. journée [ʒuʁne], ② une palatalisation, fréquente dans les langues romanes, des vélaire devant voyelles antérieures, mais donnant des résultats variables selon la langue, notamment en français, ex. CENTUM ‘cent’ à l'afr. cent [tsɛ̃n], fr. cent [ sɑ ], mais l’it. cento [tʃɛn.to], et ③ une palatalisation « française » des séquences et , ex. cane à l'afr. chien [ʧjɛñ], fr. chien [ʃjɛ]. Dans cette communication, nous évaluons le comportement distinct de ces deux dernières palatalisations, notamment l’aboutissement de la vélaire sourde à /t͡s/ en afr. lors de la palatalisation «romane», mais à /t͡ʃ/ et la voisée /d͡ʒ/ dans la palatalisation « française ». Cette dernière est généralement expliquée par une antériorisation conditionnée du /a/ tonique libre vers [æ], un changement incapable d’expliquer les palatalisations devant le /a/ atone devenu cheva et devant les /a/ entravée. Nous défendons une influence du substrat gaulois lors des deux premières palatalisations, tandis que la dernière serait spontanée, une conséquence des origines latines et prélatines de ces consonnes.