2012
Cairn
Charlotte Ribeyrol, « William Morris et les couleurs du Moyen Âge », Romantisme, ID : 10670/1.0nesl6
Alors que la (re)découverte de la polychromie originelle des temples grecs vient mettre à mal les fantasmes de blancheur marmoréenne des Victoriens, le monde médiéval, qui fascine tout autant à cette époque, retrouve plus sereinement ses couleurs chatoyantes, loin des sombres décors du roman gothique anglais. Cette re-colorisation se donne à lire, et surtout à voir, dans les poèmes, essais et créations de William Morris (1834-1896) qui souhaite oublier la noirceur de son temps en se formant à « l’école de la couleur » gothique, célébrée par John Ruskin. Au-delà de ces considérations esthétiques, les couleurs « réminiscentes » de Morris invitent également à une réévaluation radicale du modèle à la fois social, religieux et politique jusque-là associé au Moyen âge.