2018
Cairn
Jacques Sédat, « Une inconnue de Freud, la jouissance », Figures de la psychanalyse, ID : 10670/1.0p82vm
La notion de « jouissance » est quasiment absente du vocabulaire freudien. Mais dans ses observations de la sexualité infantile, ce qu’il retient, c’est d’abord la recherche d’une « satisfaction » (Befriedigung) chez le nourrisson, satisfaction qui est avant tout cessation d’un déplaisir. Freud observe ensuite l’expérience de « plaisir » (Lust) chez l’enfant, expérience qui est associée dans un premier temps à la « pulsion de genre » (Geschlechtstrieb), pulsion antérieure à la « pulsion sexuelle » (Sexualtrieb). Mais la pulsion de genre a longtemps été ignorée des traducteurs qui l’ont indûment assimilée la pulsion sexuelle, alors qu’elle la précède dans la construction du corps de l’enfant et dans sa quête d’identité.La pulsion d’emprise à laquelle l’enfant s’adonne ensuite peut l’amener à rechercher une jouissance, mais sous la forme d’une prise de pouvoir sur l’autre, avant de pouvoir parvenir à se définir et à s’accepter comme un être séparé de la mère, un être autonome dans l’élaboration de son corps propre.