Le suicide en Inde au début du XXIe siècle

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2012

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Roger Establet, « Le suicide en Inde au début du XXIe siècle », Sociologie, ID : 10670/1.0qkj6e


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Depuis un demi-siècle, le taux de suicide en Inde est orienté à la hausse. Grâce aux données recueillies chaque année depuis 1967 par le National Crime Records Bureau, on peut établir des relations étroites entre le taux de suicide et les différentes dimensions de la croissance économique. La situation de l’Inde rappelle celle des sociétés européennes étudiées par Durkheim?: le suicide a partie liée à la modernité. Le Recensement de 2001 permet de construire directement les taux qui se rapportent au niveau d’instruction et à la profession. Aux deux extrêmes de l’échelle des formations, le suicide est au plus bas?: ceux qui doivent faire valoir des qualifications incomplètes ou incertaines sur le marché du travail sont les plus exposés au risque suicidaire, qui épargne les illettrés et les titulaires de diplômes universitaires complets. Un examen des taux de suicide par profession permet de relativiser l’importance du suicide des agriculteurs, dont certains médias ont voulu faire le paradigme du suicide dans l’Inde moderne. Le suicide est, avant tout, un fait social urbain. Rien jusque-là qui eût surpris Durkheim. Un phénomène pourtant distingue l’Inde?: la faible protection dont bénéficient les femmes, spécialement dans les âges qui correspondent aux débuts de la vie conjugale. Par là, l’Inde se rattache à l’Asie, où l’installation dans la famille du mari (virilocalité) rend les premières années de l’épouse très difficiles.

Suicide in India at the beginning of the 21st centuryFor half a century, the suicide rate in India has shown an upward trend. Thanks to data gathered every year since 1967 by the National Crime Records Bureau, it is possible to draw up close relationships between suicide rate and the various dimensions of economic growth. The present situation of India is reminiscent of that of European societies studied by Durkheim: suicide is linked to modernity. The Census of 2001 allows direct calculation of suicide rates as they relate to level of education and to professional status. At both extremities of the education ladder, suicide rate is lower: those who have to put forth uncertain or incomplete skills on the labour market are more exposed to suicide risk than the illiterate or university graduates. The study of suicide rate according to professional status succeeds in putting into perspective the importance of the suicide of farmers, in which the media want to see the paradigm of Indian suicide. Suicide is, above all, an urban social fact. None of these facts would have surprised Durkheim. However, one phenomenon distinguishes India: the weak protection from which women benefit, especially at the ages that correspond to the beginning of married life. From this point of view, India belongs to Asia, where the installation in the husband’s family (virilocality) makes the first years of marriage very difficult for the wife.

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