2022
Cairn
Laurent Châtel, « La « main invisible » ? Esthétique et attention environnementales dans les jardins en Grande-Bretagne au 18e siècle », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.0ryw85
Les Britanniques au 18e siècle témoignent dans leur pratique et leur discours des jardins d’une virulence contre certains usages et mésusages horticoles et d’une volonté d’agir avec la nature en valorisant les idées de diversité, de surprise, de respect, et d’autogestion, qui résonnent dans les préoccupations contemporaines. Dans l’historiographie récente des jardins « anglais », la place centrale accordée à la nature, ainsi qu’au soin pour l’environnement immédiat de l’habitat, a été reléguée au second plan, au profit de la dimension politique et de la dimension artistique (le paradigme pictural). Cet article met en lumière l’importance de l’engagement envers la nature, de la wildness, et de l’idée d’une « main invisible ». En prônant une posture artistique d’invisibilité, les Britanniques créèrent une image de l’homme « serviteur » de la nature ; l’art du jardinier paysagiste se dissimule à force de nature – à force de penser, de respecter, de soigner la diversité du vivant et de rester en retrait.