2015
Cairn
Dominique Barjot et al., « Alcan et Pechiney : une comparaison des processus d’internationalisation de deux multinationales du secteur de l’aluminium durant les années 1950 et 1960. Premiers résultats », Cahiers d'histoire de l'aluminium, ID : 10670/1.0sb7ed
Au cours du XXe siècle, le Canadien Alcan et le Français Pechiney ont été des acteurs majeurs au sein de l’industrie mondiale de l’aluminium. Aujourd’hui, disparus dans les processus de rachat-fusion de ces dernières années, ils constituent l’ossature de Rio Tinto Alcan qui regroupe les activités aluminium du groupe Rio Tinto. Toutefois, ce destin commun ne doit pas masquer un héritage et des parcours différents. Porté sur les fonts baptismaux par Alcoa qui en fait son fer de lance vers l’extérieur, Alcan dispose très tôt d’une assise internationale et évolue au sein d’un environnement concurrentiel. De son côté, Pechiney apparaît avant tout organisé autour de son marché national tout en poussant plus loin la diversification de ses activités. En même temps, le Français possède une culture « technicienne » plus affirmée qu’Alcan, qui, longtemps, est resté dépendant de la technologie fournie par Alcoa. Au cours des années 1950-1960, les deux firmes vont tenter de combler leur retard. Pour Pechiney, il s’agit d’internationaliser ses activités grâce à une stratégie d’investissement, d’abord en Afrique occidentale puis aux États-Unis, en Grèce et en Australie. De son côté, Alcan, débarrassée depuis 1950 de la tutelle d’Alcoa, diversifie ses productions et adopte une politique d’intégration verticale. Avec plus ou moins de réussite, les deux firmes parviennent à changer de physionomie. Comme le souligne une analyse financière comparée, elles empruntent, au cours des années 1950-1960, les chemins d’une croissance externe.