Agriculteurs et éleveurs des savanes d'Afrique centrale : de la coexistence à l'intégration territoriale

Résumé Fr En

En zone de savanes d’Afrique centrale cohabitent des communautés ayant pour activité principale l’agriculture et d’autres l’élevage. La sédentarisation de l’une et l’autre activité conduisent de façon plus ou moins poussée à leur « intégration » réciproque, qui a la faveur du Développement et de l’Administration. Cette intégration progressive des activités, les agriculteurs pratiquant de l’élevage et les éleveurs de l’agriculture, ne signifie pas pour autant qu’il y ait intégration territoriale ou sociale. L’analyse de territoires villageois en Centrafrique, au Tchad et au Cameroun, permet de discuter de l’intégration territoriale entre élevage et agriculture quand ces deux activités sont encore accomplies de façon dominante par deux communautés distinctes. Les intégrations les plus poussées s’observent lorsqu’un village d’éleveurs s’est installé, à la suite de bonnes relations communautaires, à côté d’un village d’agriculteurs et que leurs territoires s’interpénètrent selon des règles admises par les communautés locales. Les moins bonnes intégrations s’observent lorsqu’il y a eu tentative extérieure de mise en ordre territoriale de la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs. L’analyse met ainsi en évidence l’importance de la dimension territoriale dans le processus d’intégration entre agriculture et élevage en zone de savanes d’Afrique centrale.

In savannah regions of central Africa, farming and herding communities cohabit in the same small areas. The sedentarisation of both communities, which are used to extensive land management practices has led them to integrate the two activities. This integration, which is encouraged and supported by the Administration and Development, does not necessarily mean an integration of both territories and communities. An analysis of land management in local territories through benchmark sites in Chad, CAR and Cameroon, enables us to discuss the conditions and processes of territorial integration between farming and livestock breeding when the two activities are still performed by two distinct communities. The strongest integration is observed when a herding camp has been settled near a farming village, on the basis of good and longstanding relations, and when local rules of land management are established and accepted by each community. The worst integration is observed when institutional agents have tried to organise activities spatially according to external rules. The territorial dimension appears to be determinant in the farming-livestock breeding integration process in the central African savannah.

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