« A xikomo xa lomu, iku tira ». : Citadines africaines à Lourenço Marques (Mozambique), 1945-1975

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2003

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Jeanne-Marie Penvenne, « « A xikomo xa lomu, iku tira ». : Citadines africaines à Lourenço Marques (Mozambique), 1945-1975 », Le Mouvement Social, ID : 10670/1.0shmmo


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En sciences sociales, les modèles de l’urbanisation et des migrations de travail pour l’Afrique australe coloniale partent de l’idée que les hommes ainsi que la politique coloniale tout autant que les normes sociales locales décourageaient vivement les femmes de migrer et de vivre dans les « villes de l’homme blanc ». Cependant le nombre de femmes mozambicaines légalement enregistrées dans et aux environs de Lourenço Marques (l’actuelle Maputo) augmenta rapidement dans les dernières décennies de la période coloniale (1945-1975). Les femmes qui voyaient leur accès aux formes habituelles de la production et des ressources compromis à la campagne étaient de plus en plus conscientes des possibilités que leur donnait l’industrie en croissance de la noix de cajou, localisée à Lourenço Marques. Comme ouvrières, elles pouvaient subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Des femmes qui ne pouvaient pas produire dans les champs avec leur houe pouvaient ainsi faire face à leurs besoins par le travail en usine. Elles disaient : « a xikomo xa lomu, iku tira – la houe en ville, c’est un emploi ». Cet article confirme l’existence de l’hostilité et des stéréotypes auxquels étaient confrontées les femmes à la recherche d’un emploi en ville. Il se concentre toutefois sur la façon dont les femmes mozambicaines comprenaient ou donnaient un sens à leurs expériences de la migration et de la vie en ville. Contrastant avec les discours coloniaux et masculins qui véhiculaient une image de la femme urbaine débauchée, qui n’est pas à sa place en ville, invisible, ceux des femmes reconnaissent leur caractère incongru tout en adaptant leur langage et leurs anciens idéaux de la vie rurale à leur nouvelle situation urbaine. Les femmes devenaient fières de leurs innovations et de leur capacité de vivre avec la « houe de la ville ».

« A xikomo xa lomu, iku tira ». Mozambican women and the experience of urban life in Lourenço Marques, 1945-1975. Social science models of urbanization and labor migration in colonial Southern Africa historically assumed that male actors and both colonial policy and regional social norms strongly discouraged women from moving to and living in « white man’s towns ». Nevertheless, the number of Mozambican women legally registered to live and work in and around Lourenço Marques (today Maputo) grew rapidly in the closing decades of the colonial period (1945-1975). Women whose personal access to the usual forms of rural production and support was compromised were increasingly aware of the opportunity to provide for themselves and their children as factory laborers in the fast developing cashew-shelling industry headquartered in Lourenço Marques. Women who could not produce in their fields with their hoe could live by factory labor. They explained : « a xikomo xa lomu, iku tira » – « the hoe of the city is a job ». This essay confirms the hostility and stereotyping faced by women seeking urban waged labor, but concentrates on the ways in which Mozambican women understood and assigned meaning to their experiences of migration and urban life. In contrast with colonial and male narratives that portrayed urban African women as debauched, misplaced or invisible, women’s narratives acknowledged their displacement but reworked the language and ideals of rural lives to suit their situations in the city. They centered and took pride in the innovations and accommodations they forged to live by the hoe of the city.

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