The system of Prisoners of War and Constitutional Pacifism in Postwar Japan Le régime des prisonniers de guerre et le pacifisme constitutionnel dans le Japon contemporain En Fr

Résumé En Fr

The Japanese law on the treatment of prisoners of war promulgated in June 2004 crowns a new set of legislative measures on war contingencies decided by the Koizumi administration. Its goal is to incorporate in domestic law the provisions of the Geneva Convention ratified half a century ago. This article explains the political reasons of this delay as well as the motivations of the Cabinet decision to adapt to the Japanese context the fundamental principles of international humanitarian law. Even if this legislation did not draw much attention from public opinion and political circles, except for some special issues linked to the new international missions of the SDF, its enactment appeared to be highly significant not only because pacificism was viewed as the main axis of Japan’ s defense policy, but also because the new legislation contributes to materialize in postwar Japan the figure of the enemy and the shadow of war.

La loi de juin 2004 sur le traitement des prisonniers de guerre couronne tout un train de mesures législatives mises au point par l’administration Koïzumi sur les situations d’exception. Son propos est d’incorporer les dispositions de la Convention de Genève en droit interne que le Japon avait ratifié un demi-siècle auparavant. L’article expose les raisons de ce retard, les motivations du gouvernement japonais à adapter ces éléments du droit humanitaire international. Si cette loi n’a guère attiré l’attention de l’opinion et de la classe politique − sauf sur certains points précis – elle n’en est pas moins singulière dans un Japon qui a longtemps fait de son pacifisme constitutionnel l’axe central de sa politique de défense et qui, sous la figure du prisonnier de guerre, réintroduit la figure de l’ennemi et l’ombre de la guerre dans le Japon d’après-guerre.