2020
Fabienne Dugast, « « L’art des figurines de terre cuite en Gaule occidentale (Ier-IIe siècles) : nouvelles pratiques ou transferts culturels ? » », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.0tztf4
Reproduites en masse à l’aide de moules bivalves, les figurines de terre cuite, quelle que soit leur provenance, d’Orientou d’Occident, sont habituellement considérées par l’archéologie comme relevant du mobilier d’art mineur, à vocationessentiellement votive, utilisé parfois comme viatique de l’individu déposé en milieu funéraire. Si on reconnaît dans lerépertoire grec des copies de créations des plus grands sculpteurs, faute de modèles et compte tenu du rôle qui leur estimparti, leur identification a tendance à suivre une nomenclature dérivée de la statuaire de divinités classiques – pour lesplus fréquentes, Déesse-Mère, Vénus, Jupiter, Mercure ou Priape. Utilisée très tôt au Levant et adoptée à partir du viie siècleavant notre ère en Grèce puis en Italie, la technique de reproduction en série n’apparaît dans le monde européen plusoccidental et septentrional que dans le courant du ier siècle de notre ère, en même temps que la colonisation romaine, sansdoute pour répondre à une demande liée à une pratique – religieuse, civique ou autre. Il est tentant du moins d’associerprésence romaine et importation d’un ensemble de « modes » – techniques, rituelles, funéraires, voire expressives. Quel quesoit le contexte toutefois, il apparaît difficile d'affirmer que l’influence de l’apport d’un procédé technique et l’iconographiequi lui est associée se reporte sur un comportement culturel et sociétal à une échelle globale.