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Géraldine Thiry et al., « Ce que révèle le discours des acteurs officiels sur un « au-delà du PIB » », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.0udup8
L’objectif d’un « au-delà du PIB » mobilise de nombreux acteurs, aux statuts, objectifs et visions très différents. La diversité, souvent diffuse, d’échelles institutionnelles, d’approches théoriques et de positionnements normatifs vis-à-vis de l’opportunité et des motifs d’un « au-delà du PIB » rend les débats confus, les positionnements peu clairs, et les rapports de force difficilement identifiables. Mais de quoi les débats actuels sont-ils le signe ? Aller « au-delà du PIB » serait-il un objectif rhétorique par défaut, en l’absence de stratégie crédible de sortie de crise ? Constitue-t-il une fenêtre d’opportunité à la mise en débat de questions de société difficilement abordables par ailleurs, et non une fin en soi ? Ou au contraire cristallise-t-il un volontarisme militant, désireux d’amorcer un véritable changement paradigmatique ? Nous tentons de répondre à cette question par l’analyse de discours d’acteurs officiels (politiques, techniciens et administratifs) impliqués et non-impliqués dans la poursuite d’un « au-delà du PIB ». Il ressort qu’au niveau des sphères officielles, les débats sur « un-delà du PIB », s’ils font entrer en ligne de compte de nouveaux enjeux comme le bien-être ou la soutenabilité, ne participent pas à éroder la centralité de la « croissance du PIB». Les débats s’avèrent dominés par une certaine forme de pragmatisme, les intérêts dominants étant centrés sur des contraintes et objectifs de court-terme, dont la croissance économique semble toujours considérée comme un élément indispensable. L’intérêt des acteurs pour de nouveaux indicateurs relève donc plus d’une volonté et/ou d’une nécessité d’adapter les modalités de gestion publique et/ou les politiques publiques à de nouvelles contraintes que d’une remise en question plus fondamentale du modèle productiviste sur lequel les économies sont bâties depuis plus de soixante ans.