2019
Cairn
Édouard Larrey et al., « Les erreurs à ne pas faire devant une insuffisance hépatique aiguë », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.0wj477
L’insuffisance hépatique aiguë (IHA) est caractérisée par une altération brutale et massive des fonctions hépatiques. Le diagnostic repose sur la diminution des facteurs de coagulation. L’IHA mettant en jeu le pronostic vital, lié à la présence d’une encéphalopathie hépatique et/ou d’une défaillance multiviscérale, est rare et sa prise en charge doit se faire dans un centre expert ayant accès à la transplantation hépatique. Le diagnostic étiologique doit être fait le plus rapidement possible pour tenter un traitement spécifique et discuter d’emblée la transplantation hépatique. Au stade initial, les capacités de régénération hépatique sont grandes. Les principales mesures à prendre sont : une hépato-protection, une neuro-protection et une néphro-protection avec, à chaque étape, des traitements à ne surtout pas introduire (principalement le paracétamol, les sédatifs comme les benzodiazépines et le métoclopramide, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les aminosides). Le traitement par N-acétyl-cystéine doit être administré dès l’admission du patient, même quand la cause de l’IHA n’est pas une intoxication au paracétamol. L’hypovolémie initiale est fréquente et doit être prise en charge rapidement. Au stade d’IHA grave, il faut prendre en charge les défaillances d’organes en réanimation et ne pas retarder l’inscription sur liste de transplantation hépatique selon des critères bien codifiés (Clichy et King's College) car le risque de décès sans transplantation est alors très élevé.