2017
Cairn
Gideon Calder et al., « Les familles dans la philosophie normative, entre groupes et individus », Raisons politiques, ID : 10670/1.0wq8i9
Les définitions de la famille incluent généralement le terme de « groupe » – et pour la plupart des individus, la famille représente une affiliation première. La famille occupe une place déterminante dans les analyses sociales et politiques ; pourtant, elle apparaît très peu dans les débats de théorie politique normative sur les groupes. Cet article se demande si les familles sont bien des groupes, au sens où les théoriciens politiques abordent les questions de groupe. L’argument se déploie en trois temps. Premièrement, je compare quatre perspectives générales : l’individualisme de la « Nouvelle Droite », l’égalitarisme libéral, le communautarisme et l’éthique du care. Dans les deux premières, la famille est traitée comme une sorte de «macroindividu » ; dans les deux secondes, elle est prise comme un «micro-groupe ». Deuxièmement, j’identifie trois menaces que la famille pose à la justice sociale – mais j’ajoute que n’importe quel groupe potentiel est susceptible de les poser. Enfin, je distingue deux manières différentes d’identifier des types de groupes, selon qu’ils sont, ou non, fondés sur des croyances partagées ou sur une culture commune. À partir de cette analyse, je suggère qu’il faut traiter la famille comme un micro-groupe ; les rôles particuliers qu’elle joue dans la vie des individus devraient être au coeur des débats plus larges qui portent sur les groupes et leurs implications politiques.