14 septembre 2017
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Alexis Royer, « « Il poussa et allongea sa canne contre moi ». Étude sur la notion d’honneur au cours d’un procès criminel à Montréal en Nouvelle-France au XVIIIe siècle », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.0x6btm
Ce mémoire s’intéresse de près au procès criminel de 1742 à 1743 qui opposa Jacques-Jospeh Guiton de Monrepos, lieutenant-général civil et criminel de la juridiction royale de Montréal à Timothée Sullivan, médecin du roi à Montréal. Sullivan ayant insulté le juge et porté un coup de canne dans sa poitrine. Voyant le cas d’un juge-justiciable qui porte plainte au criminel, la problématique tourne autour du concept de l’honneur comme régulateur des relations sociales dans l’Ancien Régime. Car c’est bien pour réparer son honneur entaché que Guiton de Monrepos porte plainte et s’engage ainsi dans la voie de la recherche de réparation. S’appuyant sur la recherche actuelle de l’histoire judiciaire et des mentalités autour du concept de l’honneur, la question est de savoir si Monrepos était obligé de porter plainte au tribunal. Ou autrement dit si la notion d’honneur à l’époque est si puissante qu’elle conditionne un personnage comme Monrepos qui porte plainte au criminel alors que cela lui en coûterait beaucoup en cas d’échec, tant sur le plan de l’honneur que sur le plan financier. Naviguant entre l’histoire judiciaire et l’histoire des mentalités, ce mémoire doit aussi prendre en compte les spécificités d’une justice coloniale au Canada. La norme se diffusant à partir du Parlement de Paris, elle se heurte aux réalités du terrain colonial dans les terres du pays Laurentin. Si on parle d’une justice canadienne bien spécifique, il faut surtout savoir qu’en Nouvelle-France, les relations sont plus importantes que l’efficacité. Un point important lorsque l’on sait que Sullivan est allié par mariage à l’une des familles les plus influentes de la colonie. Nous donnant donc au-delà du procès un conflit entre honneur personnel et honneur familiale.