2017
Cairn
Jean-Pierre Houppe, « La psychocardiologie : une nouvelle spécialité », Hegel, ID : 10670/1.0xfx00
Le corps et l’esprit sont intimement liés. Les relations entre cœur et cerveau sont très fortes. La naissance de la psychocardiologie apparaît comme une évidence. Le stress psychosocial est à la fois un facteur de risque indépendant et un facteur pronostic d’événements cardiovasculaires. Il comprend des aspects psychologiques, des composantes sociologiques et socio-économiques. Il apparaît aussi que la maladie cardiaque est elle-même un événement déclenchant de stress psychosocial.Les recommandations européennes sont de grade 1A pour l’évaluation du risque psychosocial et de grade 1B pour la prise en charge.Les connaissances actuelles sur le développement cérébral permettent de mieux comprendre la relation qui existe entre le stress psychosocial et le risque cardiovasculaire. Le risque psychosocial augmente les facteurs de risque classiques et entraîne par ailleurs une dysfonction endothéliale, une réponse inflammatoire et une activation de la coagulation.Les anxiolytiques et les antidépresseurs ne sont pas très efficaces dans la prise en charge du stress psychosocial, en revanche l’activité physique et les psychothérapies sont plus indiquées en particulier les thérapies cognitivo-comportementales, les thérapies de la pleine conscience et la thérapie EMDR.Depuis qu’il a été proposé à la fin des années 70, le modèle biopsychosocial ne cesse d’accumuler des preuves de sa pertinence. Les recherches en médecine psychosomatique , en cardiologie et en psychologie de la santé ont permis de faire en sorte que la psychocardiologie devienne une nouvelle spécialité fondée sur l’evidence based medicine. Il reste maintenant à faire en sorte que ces connaissances puissent être transmises aux praticiens et qu’ils puissent inclure cet aspect dans leur pratique quotidienne.