Space Syntax, between epistemic and institutional constructions of an urban model Space Syntax, entre constructions épistémiques et institutionnelles d’un modèle urbain En Fr

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9 février 2023

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Nicolas Szende, « Space Syntax, entre constructions épistémiques et institutionnelles d’un modèle urbain », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.0xg1lu


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Le courant de la Space Syntax est né autour de la personne de Bill Hillier (1937-2019) d'une volonté partagée par des chercheurs britanniques, spécialisés en sciences de l'urbanisme et en morphologie urbaine, d'offrir un socle théorique autre (Netto, 2016) au fonctionnement des environnements urbains. Aujourd'hui, ce courant est associé à un ensemble de techniques – largement importées de la théorie des graphes – mais aussi à un lieu – la Bartlett School of Architecture de l’University College London (UCL), où se situe le Space Syntax Laboratory, et même à un journal académique – le Journal of Space Syntax. Cependant, la Space Syntax ne peut être examinée qu'en pensant le développement de ses techniques et théories, de ses lieux et communautés de savoirs, comme étroitement liés aux champs professionnels de l'architecture, du développement urbain, et de l'action territoriale. En effet, l'action académique du Space Syntax Laboratory va aujourd'hui de pair avec la Space Syntax Ltd., cabinet de conseil privé, offrant à des firmes de développement urbain, des collectivités locales, ou des cabinets d'architecture, des services en diagnostic ou en prospective. Il faut donc ici considérer la Space Syntax comme un modèle de génération de savoirs sur l’urbain, clivante par abstraction (Ratti, 2004) et orientée vers un éventail limité de ‘bonnes pratiques’ urbanistiques. Une partie significative de l'équipe de la Space Syntax Ltd est membre du personnel enseignant de la Bartlett School of Architecture, et, en retour, les services proposés par l'entreprise de conseil reposent grandement sur les analyses scientifiques du tissu viaire urbain qui ont fait la notoriété du courant de la Space Syntax (Hillier, 1996). Il est ici légitime de se demander comment une communauté épistémique se présentant comme partie intégrante des sciences humaines et sociales, et comme tenant directement de la révolution quantitative de l’étude des sociétés, a pu perdurer de manière si forte dans une relation de codépendance avec les industries de la ville, et sous quel modes d’existence ? L'idée centrale est ici d'affiner les discours et les travaux, aujourd'hui de plus en plus nombreux en sociologie des sciences, sur la marchandisation de la recherche (Lamy et Shinn, 2006 ; Wedlin, 2008 ; Doganova, 2013) en dégageant des dynamiques de continuité dans les interactions entre recherche fondamentale et industrie urbaine dans les sciences sociales. Mais notre idée est également de faire apparaitre les ruptures et les conditions institutionnelles épistémiques qui ont pu faire perdurer voire grandir des relations de codépendance entre des logiques d'entreprenariat, logiques industrielles et logiques académiques, dans le cas de la production des savoirs et modèles sur l’espace bâti. D’un groupe académique restreint à l’élite internationale des « starchitects » (Coward et Salingaros, 2004) et des urbanistes, dans quelle mesure le développement de la Space Syntax comme modèle scientifique procède d’un contexte épistémique et institutionnel poussant ses tenants à un travail concentré autour de la transférabilité et de la reproductibilité des savoirs qui en dépendent ? Cette communication dresse le bilan d’une recherche réalisée au cours de l’année 2021-2022, ayant notamment impliqué un terrain et des entretiens au sein du Space Syntax Laboratory et des recherches bibliométriques et scientométriques autour de la structuration de cette communauté épistémique. BibliographieCoward, L. A., & Salingaros, N. A. (2004). The Information Architecture of Cities. Journal of Information Science, 30(2), 107–118. https://doi.org/10.1177/0165551504041682Doganova, L. (2013). Valoriser la science : Les partenariats des start-up technologiques. Presses des Mines via OpenEdition.Hanson, J., & Dalton, R. (2007). Feeling good and feeling safe in the landscape : A « syntactic » approach.Hillier, B. (1996). Space is the machine : A configurational theory of architecture. CreateSpace Independent Publishing Platform.Netto, V. M. (2016). ‘What is space syntax not?’ Reflections on space syntax as sociospatial theory. URBAN DESIGN International, 21(1), 25 40. https://doi.org/10.1057/udi.2015.21Lamy, E., & Shinn, T. (2006). The Autonomy of Science Threatened by Commercialization. Actes de la recherche en sciences sociales, 164(4), 23 50.Ratti, C. (2004). Space Syntax : Some Inconsistencies. Environment and Planning B: Planning and Design, 31(4), 487 499. https://doi.org/10.1068/b3019Wedlin, L. (2008). University marketization : The process and its limits. University in the Market, 11.

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