15 novembre 2023
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Florence Quinche, « Apports possibles des jeux vidéo pour l’éducation à la citoyenneté », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.103e36...
Les jeux font intégralement partie du développement de l'enfant. 1 Dès les premiers mois, les jeux sensorimoteurs favorisent la découverte de l'espace, du corps, des interactions avec la matière et avec les objets. Mais dans ces jeux, l'enfant a besoin de la présence physique d'un objet ou d'une personne pour interagir avec lui. Avec l'apparition du langage et des capacités de symbolisme, la présence physique d'un objet n'est plus nécessaire pour le jeu. En effet, l'enfant apprend à interagir avec des représentations, des images ou des signes -signes langagiers ou objets utilisés pour représenter autre chose que les signes eux-mêmes. L'enfant devient capable à ce stade également de « faire comme si... », faire semblant, tout en utilisant le symbolisme : langage, gestes, ou objets (costumes, marionnettes, décors, jouets). Faire parler une peluche, jouer à la dinette, à être une superhéroïne, s'occuper d'une poupée comme si c'était vraiment un enfant. Cette capacité à jouer avec des signes plutôt qu'avec les objets représentés eux-mêmes (les référents au sens de C. S. Peirce 2 ) permet à l'enfant d'entrer dans l'univers de la fiction, des mondes contrefactuels, d'accéder à l'imaginaire, mais aussi d'effectuer de nombreux apprentissages en lien avec son existence. En effet Piaget, dans son analyse des usages possibles des jeux symboliques par l'enfant, montre qu'ils sont une nécessité pour son développement psychologique. Il dénombre sept usages différents dont l'imitation qui permet d'extérioriser des sentiments, des émotions au moyen d'un jouet, peluche ou marionnette, dont on va faire comme si c'était l'objet qui parlait, s'exprimait. Le jeu de rôle, à travers un déguisement, des