Une percée de la chaîne alpine sur fond de controverse géologique : le tunnel ferroviaire du Fréjus (1857-1871)

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1922

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Philippe Grandchamp, « Une percée de la chaîne alpine sur fond de controverse géologique : le tunnel ferroviaire du Fréjus (1857-1871) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.104b0f...


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Résumé En Fr

On 17 September 1871, the Fréjus railway tunnel was inaugurated. As well as being a technical feat, this first major breakthrough in the Alps was of scientific interest because it took place at a time when the structural interpretation of this mountain range was the subject of debate. The controversy had arisen after Léonce Élie de Beaumont had claimed that there was only one formation of uniformly Jurassic age in the intra-Alpine zones, the "terrain anthracifère", arranged "at the bottom of the boat" between the outer and inner crystalline massifs, something that most Alpine geologists disputed. The Fréjus breakthrough was to give rise to a flurry of geological studies, the first aimed at predicting the nature and thickness of the terrain that would be traversed, the second at verifying that the succession of rocks encountered during the excavation of the gallery formed a continuous series confirming the boat-bottom thesis, the tunnel crossing its eastern rise. But this view, fiercely defended by Léonce Élie de Beaumont and Angelo Sismonda, failed to win out against the alternative interpretation, supported by Alphonse Favre and Charles Lory, according to which the layering of the terrain in the intra-Alpine zones necessarily involved tectonic accidents.

Le 17 septembre 1871 était inauguré le tunnel ferroviaire du Fréjus. Au-delà de la prouesse technique, cette première grande percée des Alpes présentait un intérêt scientifique car elle intervenait alors que l’interprétation structurale de cette chaîne de montagnes faisait débat. La controverse était née après que Léonce Élie de Beaumont avait affirmé qu’il n’existait qu’une formation d’âge uniformément jurassique dans les zones intra-alpines, le « terrain anthracifère », disposé « en fond de bateau » entre massifs cristallins externes et massifs cristallins internes, ce que la majorité des géologues alpins contestaient. La percée du Fréjus devait susciter une floraison d’études géologiques, les premières dans le but de prédire la nature et l’épaisseur des terrains qui seraient traversés, les secondes pour vérifier que la succession des roches rencontrées lors du creusement de la galerie formaient une série continue confirmant la thèse du fond de bateau, dont le tunnel traversait le relèvement oriental. Mais cette vision, âprement défendue par Léonce Élie de Beaumont et Angelo Sismonda, ne put l’emporter face à l’interprétation alternative, soutenue par Alphonse Favre et Charles Lory, selon laquelle la disposition des terrains stratifiés des zones intra-alpines faisait nécessairement intervenir des accidents tectoniques.

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