Le déplacement de la psychanalyse en Corée du Sud The Displacement of Psychoanalysis in South Korea Fr En

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8 janvier 2025

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Ji Min Choi, « Le déplacement de la psychanalyse en Corée du Sud », Theses.fr, ID : 10670/1.105c86...


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La place de l'Asie de l'Est, incluant la Corée du Sud, varie lorsque l'on adopte une perspective d'analyse transnationale. Les travaux francophones et anglophones en sciences sociales consacrés à la psychanalyse semblent restreindre leur périmètre géographique à l'Europe et à l'Amérique du Nord. Bien que les psychanalystes anglophones se soient fortement emparés, depuis les années 1990, de la question de la supposée mondialisation de la psychanalyse, ils tendent à réduire les espaces extra-occidentaux à de simples preuves tangibles permettant de revendiquer l'universalité de l'inconscient freudien. Cette thèse vise à s'écarter de cette double impasse en adoptant une perspective d'histoire des sciences. En mettant au premier plan les enjeux de circulation au croisement de l'histoire de la Corée du Sud et de celle de la psychanalyse, ce travail cherche à inscrire la psychanalyse dans un contexte historique sud-coréen. Pour ce faire, nous nous proposons de nous appuyer sur une notion peu usuelle, celle du déplacement. Nous tâcherons d'abord d’identifier les principales passerelles de médiation des sciences psychiques occidentales, respectivement durant la période coloniale (1910-1945) sous influence japonaise, puis en Corée du Sud sous l'égide américaine (1945-1980). Ensuite, nous tenterons d’étudier les places les plus visibles de la psychanalyse dans divers domaines intellectuel, social et culturel. En nous concentrant sur la généalogie historique du terme chŏngsinbunsŏk – translittération coréenne de « Psycho-analyse » –, nous interrogerons sa dénomination et son identité disciplinaire dans la conjoncture sud-coréenne. La double traduction du préfixe « psycho- » par « chŏngsin (精神) » et « simni (心理) », héritée de la période coloniale japonaise et influencée par la psychiatrie psychanalytique américaine, a abouti à une configuration particulière du terme « psychanalyse » en Corée du Sud. Enfin, nous déplacerons notre focale sur l’histoire du mouvement freudien sud-coréen, en particulier l’Association Psychanalytique de Corée (APC), fondée en 1980 à Séoul. À travers la rupture brutale survenue en 2022 entre l’APC et l’International Psychoanalytical Association (IPA) au sujet de l'acceptation ou non des psychologues dans la formation psychanalytique, nous mettrons en lumière l'idiosyncrasie de l’organisation des sciences psychiques en Corée du Sud.

The place of East Asia, including South Korea, shifts when one adopts a transnational perspective of analysis. Francophone and Anglophone research in social sciences devoted to psychoanalysis seem to limit their geographical scope to Europe and North America. Although Anglophone psychoanalysts have intensely engaged, since the 1990s, with the question of the supposed globalization of psychoanalysis, they tend to reduce non-Western regions to mere tangible evidence used to claim the universality of the Freudian unconscious. This thesis aims to move away from this double impasse by adopting a history of science perspective. By foregrounding issues of circulation at the intersection of the history of South Korea and that of psychoanalysis, this work seeks to situate psychoanalysis within a South Korean historical context. To this end, we propose to draw on a relatively uncommon concept, that of displacement. We will begin by exploring the primary avenues through which Western psychic sciences were mediated, first during the colonial period (1910-1945) under Japanese influence, and subsequently in South Korea under American supervision (1945-1980). We will then seek to identify the most prominent domains where psychoanalysis has made its mark, whether in intellectual, social, or cultural spheres. By focusing on the historical genealogy of the term chŏngsinbunsŏk — the Korean transliteration of “Psycho-analysis” — we will examine its nomenclature and disciplinary identity within the South Korean context.The dual translation of the prefix "psycho-" as “chŏngsin (精神)” and “simni (心理)”, stemming from the Japanese colonial period and shaped by American psychoanalytic psychiatry, has resulted in a distinctive configuration of the term "psychoanalysis" in South Korea. Lastly, we will shift our focus to the history of the South Korean Freudian movement, particularly the founding of the Korean Psychoanalytic Association (APC) in 1980 in Seoul. Through the abrupt rupture in 2022 between the APC and the International Psychoanalytical Association (IPA) regarding the acceptation of psychologists in psychoanalytic training, we will highlight the unique characteristics of the organization of psychic sciences in South Korea.

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