26 juin 2019
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Claire Guéron, « Le Double jeu de Nick Revill, détective shakespearien », Textes et contextes, ID : 10670/1.10e5c6...
La série de romans de détection de Philip Gooden s’inscrit dans la vague d’appropriations shakespeariennes qui a marqué la culture populaire internationale au tournant du vingt-et-unième siècle. Les romans de Gooden ont pour cadre l’Angleterre de Shakespeare et pour héros récurrent un jeune comédien, Nick Revill, entraîné malgré lui dans des enquêtes où il s’agira de confondre divers sinistres criminels. A travers ce choix de détective, Gooden, dans une optique résolument postmoderne, joue avec les codes du genre en démultipliant les niveaux de l’enquête : à l’enquête policière s’ajoutent une enquête herméneutique portant sur le texte shakespearien et une enquête généalogique portant sur la genèse du genre policier. Mais tout en démultipliant les niveaux de l’enquête, l’auteur s’appuie sur la notion d’illusion théâtrale chère à Shakespeare pour saper les fondements réalistes du roman de détection. Plus largement, à l’aide d’effets d’invraisemblance, d’anachronisme et de parodie, Gooden problématise l’idée de ‘quête du vrai’ qui sous-tend non seulement le roman policier mais également la recherche philologique et historique.