Une lecture de Summa theologiae Ia, Q. 75 Thomas Aquinas: the soul in tension: A Reading of Summa Theologiae Ia, Q. 75 Thomas d'Aquin: l'âme en tension De En Fr

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Camille de Belloy, « Thomas d'Aquin: l'âme en tension », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.114o5t


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Résumé En Fr

The main texts in which Thomas Aquinas deals with the human soul reveal a thought process in constant tension. In an Aristotelian tradition, he defines the soul as the "act" and "form" of the sensible body, in relation to the specific and complete nature of the human being. This vigorous conception of the soul rules out any dualism of soul and body, and at the same time dispels a falsely Christian spiritualism that would reduce the person to his or her soul alone. It is even this that enables Aquinas to identify the constituent features of the human body. But if the soul is a form of the body, if it is so closely linked to the body, how can it not disappear with it, at death? Pure Aristotelian hylemorphism provides no answer to this question. Hence, in a more Augustinian or even Platonic vein, Thomas's equally strong emphasis on the soul's independence, its "subsistence". The human soul (anima) does not derive this subsistence from its specific nature as a form of the body, but from the very fact that it is "spirit" (mens) or "intellect" (intellectus), i.e. insofar as it possesses the highest spiritual power, which it shares with the so-called "separate" substances, the spiritual creatures.

Les principaux textes où Thomas d’Aquin traite de l’âme humaine révèlent une pensée en tension constante. Dans une lignée qu’on dira aristotélicienne, l’âme est définie par lui comme « acte » et « forme » du corps sensible, selon son rapport à la nature spécifique et complète de l’être humain. Cette vigoureuse conception de l’âme écarte tout dualisme de l’âme et du corps, et dissipe du même coup un spiritualisme faussement chrétien qui réduirait la personne à sa seule âme. C’est même ce qui permet à l’Aquinate de dégager les traits constitutifs du corps humain. Mais si l’âme est forme du corps, si elle est à ce point liée au corps, comment ne disparaîtrait-elle pas avec lui, à la mort ? À cette question le pur hylémorphisme aristotélicien n’apporte pas de réponse. D’où, dans une lignée plus augustinienne, voire platonicienne, l’accent tout aussi fort mis par Thomas sur l’indépendance de l’âme, sa « subsistence ». Cette subsistence, l’âme humaine (anima) ne la tient pas de sa nature spécifique de forme du corps, mais de cela seul qu’elle est « esprit » (mens) ou « intellect » (intellectus), c’est-à-dire en tant qu’elle possède la puissance spirituelle la plus haute, qu’elle partage avec les substances dites « séparées », les créatures spirituelles.

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