« Une collection de minéraux n'est donc pas seulement un objet de pur agrément, mais un objet d'une utilité réelle » (Étienne-Gilbert de Drée): Pèlerin sans frontières : mélanges

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En affirmant, dans son Catalogue des huit collections qui composent le musée minéralogique, en 1811, qu'une « collection de minéraux n'est donc pas seulement un objet de pur agrément, mais un objet d'une utilité réelle » , Étienne-Gilbert de Drée défendait l'idée d'un possible lien entre passion pour la minéralogie et connoisseurship. Il proclamait aussi la fécondité du dialogue entre curiosité et science que les historiens de l'art n'ont que récemment réinvesti. Lorraine Daston a bien démontré l'effet de Doppelgänger que suscitèrent, dans les années 1990, les travaux croisés d'historiens de l'art et d'historiens des sciences et que constitue, encore aujourd'hui, le difficile effet de miroir entre subjectivité et objectivité. S'intéresser aux collections minéralogiques et scientifiques ouvre ainsi de nouveaux champs de la recherche, permettant d'étudier les processus de collecte et d'enquête des « merveilles de la nature » héritées des Wunderkammer renaissantes, et d'examiner leur mode de présentation et d'exposition, tout en s'inscrivant dans la suite des travaux consacrés à l'histoire du goût et à l'histoire des collections que Francis Haskell, Antoine Schnapper, Krzysztof Pomian et Pascal Griene , pour ne citer qu'eux, renouvelèrent magistralement pour la période moderne.